En réponse au tremblement de terre du 8 septembre 2023, deux décrets amendant les règlements parasismiques applicables aux bâtiments et aux constructions en terre ont été adoptés lors du Conseil de gouvernement, réuni le 19 septembre 2024. Il s’agit, tout d’abord, du projet de décret n°2.24.766 modifiant et complétant le décret n°2.02.177 du 9 hija 1422 (22 février 2002) approuvant le règlement de construction parasismique (R.P.S 2000) applicable aux bâtiments fixant les règles parasismiques et instituant le Comité national du génie parasismique. S’y ajoute, le projet de décret n°2.24.767 complétant le décret n°2-12-666 du 17 rejeb 1434 (28 mai 2013) approuvant le règlement parasismique pour les constructions en terre et instituant le Comité national des constructions en terre.
Selon le département de l’Habitat, ces deux textes de loi s’inscrivent dans le cadre des mesures visant à renforcer la résilience des constructions au niveau des zones touchées par le séisme du 8 septembre 2023. Ces décrets résultent ainsi d’une analyse des nouvelles données sismiques collectées lors de cet événement, qui ont révélé un besoin d’augmenter l’évaluation du risque sismique—autrement dit, l’aléa sismique—dans la plupart de ces régions.
Lire aussi : Pourquoi faut-il actualiser le règlement de construction parasismique
En anticipation d’une révision plus complète des règlements de construction parasismique, une réévaluation du zonage sismique était donc nécessaire. Cette démarche a consisté à redéfinir les zones en fonction de leur risque sismique, afin d’assurer une meilleure sécurité pour les nouvelles constructions, fait-on savoir.
Ce tremblement de terre a également révélé la nécessité d’ajuster les valeurs de vitesse, ainsi que les zones de vitesse et d’accélération sismique dans certaines communes. En réponse, un nouveau catalogue détaillant ces paramètres a été élaboré et adopté. Les communes qui se voient désormais régies par ces nouvelles normes sont réparties comme suit: 29 dans la province de Chichaoua, 21 dans la province de Taroudant, 21 dans la province d’Al Haouz, 10 dans la préfecture de Marrakech et une dans la province de Ouarzazate.
Comment optimiser la sécurité des constructions
Concrètement, l’ajustement des valeurs de vitesse, ainsi que des zones de vitesse et d’accélération sismique, est crucial dans la conception et la mise en œuvre de mesures de sécurité pour les constructions situées dans des zones sismiques. La vitesse sismique, qui indique la rapidité avec laquelle les ondes sismiques se propagent à travers le sol, est une donnée fondamentale pour évaluer les risques associés aux tremblements de terre, nous explique un expert en construction parasismique.
Lire aussi : Un an après le séisme d’Al Haouz: en images, voici l’état d’avancement de la reconstruction des maisons endommagées
Une compréhension précise de la vitesse sismique permet aux ingénieurs et aux constructeurs de mieux prédire la force des secousses que subira une structure durant un séisme. Cela est crucial pour concevoir des bâtiments capables de résister à ces forces, minimisant ainsi les risques de dommages structuraux. De plus, cette mesure influence directement la conception des fondations des bâtiments. Les fondations doivent être adaptées non seulement pour supporter le poids de la structure mais aussi pour résister aux forces dynamiques générées par les séismes. Une bonne connaissance des caractéristiques sismiques du sol aide à déterminer le type de fondation le plus approprié, ce qui est essentiel pour la sécurité des occupants et la durabilité de la construction, détaille-t-il.
Les zones de vitesse et d’accélération sismique, quant à elles, aident à cartographier les régions en fonction de leur susceptibilité à différents niveaux de force sismique. En définissant ces zones, les autorités peuvent imposer des normes de construction spécifiques qui sont essentielles pour garantir que les nouvelles constructions ou les rénovations existantes répondent aux exigences de sécurité nécessaires. Cela permet également de prioriser les interventions en matière de renforcement structurel dans les zones où le risque sismique est le plus élevé, conclut notre interlocuteur.