Rapport: le Maroc aura soif, voici pourquoi

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Revue de presseKiosque360. Le conseil économique, social et environnemental vient de tirer la sonnette d’alarme à propos de la pénurie d’eau. Les ressources sont estimées à 650 m3 par personne, par an, alors qu’elles étaient de l’ordre de 2500 m3.

Le 27/09/2019 à 22h49

La problématique de l’eau et les risques qui pourraient précipiter sa pénurie ont été au cœur d’un rapport rendu public par le conseil économique, social et environnemental (CESE).

Selon le quotidien Al Massae, qui rapporte cette information dans son édition du week-end des 28 et 29 septembre, les ressources en eau sont estimées aujourd’hui à 650 m3 par personne par an, alors qu’elles étaient en 1960 de l’ordre de 2500 m3 par personne par an. Cette même estimation annonce que les ressources ne seront que d’environ 500 m3 par personne par an à l’horizon 2030. Pis encore, prévient le rapport du CESE, environ 80% des ressources en eau au Maroc pourraient s’évaporer dans les vingt-cinq années à venir à cause des changements climatiques.

Le paradoxe, fait remarquer le rapport du CESE, est qu’en dépit de la pénurie, il y a encore des abus comme l’irrigation des espaces verts et de certaines installations touristiques avec de l’eau potable, ainsi que le maintien de certaines cultures qui consomment énormément d’eau.

Et le conseil, présidé par Reda Chami, de souligner que la demande en eau dépasse actuellement les ressources, lançant un appel aux autorités compétentes pour agir afin d’assurer la sécurité hydrique. Car la pénurie touche la paix sociale et aggrave les inégalités spatiales, d’où la nécessité de trouver une formule politique pour mettre un terme à la crise.

Dans ce sens, le CESE a recommandé le lancement de campagnes de sensibilisation quant à l’utilisation rationnelle de cette denrée au niveau des ménages, des collectivités territoriales et du secteur industriel. De même, le CESE appelle à l’arrêt immédiat de l’irrigation des espaces verts, des installations touristiques, des infrastructures de divertissements et de loisirs, des complexes sportifs avec de l’eau potable et la nécessité de recourir dans ces cas aux eaux épurées.

Le CESE a également appelé au diagnostic des réseaux d’alimentation des villes en eau potable et à s’assurer de la fiabilité des installations afin d’éviter des fuites. Enfin, le CESE a recommandé la révision de la tarification nationale et la mise en place de formules de bonne gouvernance pour une utilisation rationnelle de cette denrée vitale.

Par Mohamed Younsi
Le 27/09/2019 à 22h49