Un avocat au barreau de Rabat, qui était déjà poursuivi pour son implication dans le scandale d’une supposée intermédiation dans un dossier judiciaire, a été arrêté jeudi et placé en garde à vue sous la supervision du procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat. Son arrestation a été précipitée par l’éclatement d’autres affaires liées à l’escroquerie et à l’abus de confiance.
Il s’agit de trois plaintes déposées devant la justice de Rabat, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 15 et 16 octobre. La première plainte fait savoir que «l’avocat mis en cause avait promis à une mère et à sa fille, écrouées dans une affaire de trafic d’êtres humains, d’intervenir dans leur dossier auprès de la justice afin d’obtenir leur liberté». Cette supposée intervention dans le dossier était facturée 200.000 dirhams, précisent les sources du quotidien.
Dans la deuxième plainte, un enseignant universitaire affirme que l’avocat a pris 80.000 dirhams dans une affaire au tribunal de la famille. La troisième plainte, qui concerne une femme fonctionnaire au tribunal de première instance de Rabat, indique que «la victime lui aurait versé 200.000 dirhams en vue d’une supposée intervention dans le dossier de son frère écroué dans une affaire liée à l’émission de chèques en bois».
La défense de l’avocat mis en cause a demandé sa poursuite en état de liberté provisoire puisque, a-t-elle argué, «l’affaire de la plaignante dans le dossier des chèques en bois, qui remonte à 2016, serait prescrite, celle des détenus pour trafic d’êtres humains ne serait pas appuyée par des preuves concrètes et enfin la plainte déposée par l’enseignant universitaire a été retirée par le plaignant».
Cette affaire est intervenue au moment où un autre procès se poursuit devant la même juridiction à Rabat. Il s’agit d’une escroquerie et d’une supposée intermédiation dans un dossier judiciaire. Cette affaire concerne deux jeunes poursuivis et condamnés par la justice de Tanger, en 2019, à cinq ans de réclusion criminelle pour «constitution d’une bande criminelle, escroquerie et vol».
L’avocat en question, un ex-officier de la marine royale, qui était président de la Fédération royale marocaine de sauvetage, et une femme d’affaires à Bouznika, avaient promis à la famille des mis en cause d’intervenir auprès de la justice afin d’être relâchés. Lors de la dernière audience, la cour a refusé d’accorder la liberté provisoire aux mis en cause même si la famille plaignante s’est désistée dans son action de les poursuivre, ajoutent les sources du quotidien.