Quand un policier se dénude sur la voie publique

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Revue de presseKiosque360. Un agent de police à Kénitra a eu une drôle de manière d'exprimer son exaspération. Il s'est dénudé en public pour protester contre la “hogra”. Récit d'une protestation à la la Romain Mesnil, version marocaine.

Le 11/10/2014 à 01h47

La ville de Kénitra a été le théâtre d'une scène pour le moins surprenante: un policier à bout de nerf s'est dénudé en public, selon Al Akhbar, dans son édition de ce week-end du 11 au 12 octobre. Le quotidien précise que la préfecture de police de Kénitra a ainsi eu à gérer un incident embarrassant, suite à une réaction déplacée et en totale contradiction avec les règlements régissant le métier de policier, puisque l'auteur est un élément du groupe d'intervention rapide. En effet, le policier s'est dénudé, la veille de l'Aïd, en plein marché de bétail, à souk Sebt, pour protester contre ce qu'il a appelé la “hogra”. Le policier excédé par les longues heures de travail, selon le quotidien, a piqué une grosse colère avant de se mettre nu sous le regard stupéfait de la foule qui s'est évidemment regoupée autour de lui. Selon Al Akhbar, des collègues du policier ont essayé en vain de le calmer et d'éloigner les curieux avant de l'évacuer avec beaucoup de difficultés vers l'hôpital. Al Akhbar écrit que des mesures prises durant la période de l'Aïd par le préfet de police de Kénitra pour l'organisation du travail au marché de bétail ont fatigué les policiers obligés de travailler de longues heures et selon des horaires qui ne sont pas toujours fixés à l'avance.

Réhabiliter le sécuritaireAvec un taux d'encadrement qui est très sensiblement inférieur à celui de pays à développement comparable, notre pays reste en-deçà de la couverture sécuritaire qui est censée être celle de la principale destination touristique d'Afrique du Nord. La lutte contre l'insécurité, voire la petite criminalité, nécessite un renforcement des effectifs, une amélioration des conditions de travail et la motivation qui va avec. Ce qui est arrivé à Kénitra nous démontre, preuve à l'appui, qu'on est loin du compte. Devra-t-on attendre un nouveau drame, comme celui qui s'était produit à Mechraâ Belksiri en mars 2013 (quand un policier a tiré sur trois de ses collègues avec son arme de service), pour prêter toute l'attention qu'il faut à la situation des femmes et des hommes qui veillent sur la surêté des biens et des personnes au Maroc?

Par Fatima Moho
Le 11/10/2014 à 01h47