Policier assassiné à Casablanca par des terroristes: le BCIJ fait le point

Boubker Sabik, porte-parole de la Direction générale de la surveillance du territoire national, et Habboub Cherkaoui, directeur du Bureau central d'investigations judiciaires.

Le 17/03/2023 à 15h42

VidéoL’assassinat crapuleux d’un policier à Casablanca «ne visait pas directement l’institution de la police» mais était mu par la volonté de donner un éclat particulier à ce crime en volant l’arme et les menottes de la victime, a affirmé, ce vendredi à Rabat, le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) au cours d’une conférence de presse tenue après l’arrestation de trois terroristes.

«Le seul mode opératoire, c’est que le projet d’acte terroriste en perspective et l’assassinat du policier s’inscrivaient dans le cadre de ce qui s’appelle le terrorisme rapide», a affirmé le patron du BCIJ, Habboub Cherkaoui, soulignant que «le Royaume est visé par le terrorisme au niveau national et international».

Cherkaoui a déroulé le film de cet acte terroriste odieux, depuis l’enlèvement, le vol de l’arme, l’assassinat de l’agent, jusqu’à la destruction des traces.«L’arme volée devait être utilisée pour le braquage d’une agence bancaire parce que les coupables présumés, qui ont récemment prêté allégeance à Daech, s’apprêtaient à mettre à exécution un projet de grande envergure contre l’ordre public au Maroc», a-t-il précisé.

Cette opération terroriste a été commise après que les mis en cause ont renoncé, faute de moyens, à leur projet qui consistait à rejoindre les troupes de Daech au Sahel, a poursuivi le patron du BCIJ.

Lors de la conférence de presse, Cherkaoui et Boubker Sabik, porte-parole de la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST), se relayaient pour répondre aux questions des journalistes.

L’enquête et les investigations ont été menées conjointement par les services de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), de la DGST, du BCIJ, de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et de la Gendarmerie royale. «Une coopération fructueuse qui a mobilisé 190 enquêteurs relevant de la police et permis l’interpellation d’un total de 100 personnes», ont fait savoir les deux responsables.

«Le cerveau de cette cellule a été identifié puis arrêté à Casablanca, où un second membre a été arrêté ultérieurement, tandis que le troisième a été interpellé à Sidi Harazem, dans la région de Fès», a précisé Cherkaoui. Et d’ajouter que le principal accusé, dont l’identité n’a pas été révélée, a des antécédents judiciaires «pour vol et trafic de drogue».

Les trois mis en cause, tous menuisiers aluminium, n’ont presque aucun niveau d’instruction, sauf pour le principal auteur, domicilié à Casablanca, qui a étudié jusqu’à la 3ème année du collège. Âgés de 31, 37 et 50 ans, ils se seraient radicalisés récemment et auraient prêté allégeance à Daech il y a à peine un mois et demi, a conclu Cherkaoui.

Notons qu’au début de la conférence de presse, une minute de silence a été observée par l’assistance en mémoire du défunt, «un martyr assassiné dans l’exercice de ses fonctions».


Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 17/03/2023 à 15h42