Moussalaha: 20 détenus pour terrorisme ont bénéficié de la réinsertion en 2023

برنامج مصالحة شمل مجموع 279 سجين

Le programme Moussalaha est un cycle de formation dispensé aux détenus islamistes désireux de se repentir.

Le 07/07/2023 à 16h18

Vidéo«Je m’appelle Réda. J’ai été condamné pour apologie du terrorisme et non-dénonciation. Il ne me reste qu’un an de prison à purger». C’est en ces termes que le repenti islamiste, un franco-marocain s’est confié à Le360, le 7 juillet à la prison de Salé, pour vanter le programme Moussalaha qui a profité à 279 condamnés depuis 2017, dont 20 en 2023.

Réda fait partie des 20 détenus condamnés pour terrorisme et qui ont bénéficié, en 2023, du programme Moussalaha qui en est à sa 12ème édition. Une édition marquée par une cérémonie présidée, ce vendredi à la prison de Salé, par le délégué général de la Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek en présence de plusieurs représentants d’ONG et d’experts.

Le programme Moussalaha, cycle de formation dispensé aux détenus islamistes désireux de se repentir, a profité à 279 condamnés depuis son lancement en 2017, dont 20 lors de cette 12ème promotion. Sur les 279 détenus formés, 202 ont recouvert la liberté dont 159 ont bénéficié d’une grâce royale, a indiqué Mohamed Salah Tamek dans une allocution.

Tamek a également fait savoir qu’il «ne reste plus dans les prisons marocaines de femmes condamnées pour terrorisme. Les seules 10 femmes qui ont jusqu’à présent bénéficié du programme Moussalaha ont été toutes libérées» récemment, a-t-il indiqué.

Le directeur de l’Action sociale et culturelle au profit des détenus et leur réinsertion à la DGAPR, Moulay Driss Agoulmam a mis en valeur l’importance des aspects religieux, juridique et socio-économique abordés dans la formation mise en place par le programme Moussalaha.

Il s’agit d’un mécanisme lancé en 2017 visant, a-t-il précisé, «la réhabilitation et la réinsertion des détenus, condamnés pour des affaires relevant de l’extrémisme et du terrorisme, ayant exprimé leur volonté d’y participer. Seuls les détenus condamnés ayant épuisé les recours peuvent bénéficier de ce programme», a-t-il expliqué.

Lors de cette cérémonie, la présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Amina Bouayach a expliqué l’intérêt de ce programme qui s’inscrit dans le «strict respect des droits de l’Homme. Le CNDH, de par son expertise, contribue à ce programme que la communauté internationale apprécie», a-t-elle affirmé.

Il faut rappeler également que le secrétaire général de la Rabita Mohammedia des oulémas, Ahmed Abbadi participe en personne aux cycles de formation et de réinsertion des détenus pour terrorisme.

Lors de la célébration de la 12ème édition du programme, les 20 détenus bénéficiaires ont unanimement rendu un hommage particulier à Ahmed Abbadi pour ses «contributions efficaces».

Tableaux de peinture réalisés par les détenus, pièce de théâtre mettant en scène la gravité du terrorisme et ses chimères et des récitals poétiques louant la réconciliation ont ponctué cette célébration.

A la fin de la cérémonie, Mohamed Salah Tamek a remis des certificats d’aptitude délivrés aux 20 détenus issus de la 12ème promotion du programme Moussalaha.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 07/07/2023 à 16h18