Mohammedia: le projet d’un terminal chimique soulève des craintes sanitaires et environnementales

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Revue de presseKiosque360. Afin de sécuriser les besoins du pays en gaz, propane, hydrocarbures et autres produits chimiques industriels, le port de Mohammedia est en voie d’aménagement pour servir de plateforme de débarquement. Ce qui n’est pas sans susciter des craintes chez les habitants de la Cité des fleurs.

Le 09/07/2017 à 22h50

Un registre «commodo et incommodo», pour mettre en valeur les avantages et les inconvénients du futur lancement d’un terminal chimique au port de Mohammedia, est actuellement ouvert par l’Agence nationale des ports, à la Commune urbaine de la ville.

Selon le quotidien Assabah, dans son édition du 10 juillet, il s’agit pour les autorités portuaires, administratives, locales et nationales, de solliciter l’avis des habitants de Mohammedia sur le futur terminal chimique, suite à la montée au créneau d’organisations de la société civile dénonçant la construction de ce terminal.

En effet, selon les défenseurs de l’environnement, pour qui Mohammedia est déjà un «Tchernobyl marocain», ce terminal chimique, ajouté à ceux gazier et pétrolier dits GPL en voie d’agrandissement, constitue une grave menace pour l’environnement de la ville et la santé de ses citoyens.

Ils dénoncent l’ouverture du registre commodo et incommodo en cette période de vacances pour éviter, selon eux, une affluence massive de citoyens et donc leur rejet éventuel de ce projet, d’autant plus, disent-ils, que le registre ne sera ouvert que pendant 20 jours durant ce mois de juillet.

Le quotidien rappelle que ce projet de terminal chimique de Mohammedia se compose de deux quais parallèles et d’un terre-plein de 7 hectares où sont entreposés les produits chimiques débarqués. Deux millions et demi de tonnes de produits chimiques et pétroliers, convoyées par des navires de grande envergure (allant de 95 à 145 m de long) y seront traitées.

Si la viabilité économique du terminal chimique de Mohammedia (dont le coût est estimé à 948 millions DH) et sa rentabilité financière ne font aucun doute pour ses promoteurs, ses opposants n’en finissent pas de démontrer que Mohammedia est devenue une immense poubelle à ciel ouvert, à cause de son port, et ne peut plus supporter plus de dégâts environnementaux.

Pour diviser la poire en deux, l’Agence nationale des ports, qui pilote cet ouvrage, et les défenseurs de l’environnement feraient mieux de trouver un terrain d’entente, soit une gestion rationnelle alliant développement économique et protection de l’environnement.

Par Mohammed Ould Boah
Le 09/07/2017 à 22h50