Tamesna, ville nouvelle créée à la périphérie de la capitale il y a maintenant une quinzaine d’années, devrait intéresser les pouvoirs publics. Ils devraient en effet s’en inspirer pour améliorer les aspects positifs et éviter les imperfections qui en ressortent dans des projets futurs similaires.
Le360 a effectué une visite dans cette ville où les avis des habitants sont partagés sur la réussite de cette cité, deuxième ville du genre à avoir vu le jour dans le cadre de la politique des villes nouvelles, initiée par le roi Mohammed VI.
Tamesna, considérée comme une ville dortoir composée de milliers de logements économiques (appartements à 250.000 dirhams l’unité) est située à 11 km de Témara et à 20 km de Rabat. Elle est édifiée sur 840 hectares et a nécessité un investissement global de 21 milliards de dirhams. Dépendant de la préfecture de Témara, elle relève de la grande région de Rabat-Salé-Kénitra.
Si les habitants se déclarent globalement satisfaits de leur ville en matière de sécurité -après l’installation récemment d’une préfecture de police-, ils regrettent néanmoins «l’insuffisance pénalisante» des moyens de transport publics (bus, tramway…) devant relier cette ville à Rabat, Témara et Skhirat. «Les habitants souffrent énormément de ce problème», explique un acteur de la société civile, Hicham Bendaoui, regrettant que cette doléance soit restée lettre morte.
A ce problème s’ajoute l’insuffisance des installations culturelles et sportives, sans oublier l’hygiène et l’entretien des immeubles. Plusieurs habitants se sont plaints également de la présence en abondance de triporteurs -ils sont des centaines à servir de transport de personnes. Les chiens errants dans les rues constituent aussi un problème pour la santé des gens. Dans certains endroits de la ville, le débit d’internet est faible, selon les témoignages.
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Côté positif, et il y en a plusieurs, la ville de Tamesna est dotée d’une zone d’immeubles de moyen et haut standings, ainsi que d’une autre dédiée aux villas, a indiqué le directeur général adjoint d’Al Omrane de Tamesna, Abdelhakim Zidouh. Cet établissement est le principal promotteur de ce grand projet d’habitations.
Selon le directeur général, la ville compte 53.000 logements économiques pour une capacité de 250.000 habitants. Toujours dans le volet des actions positives, selon Abdelhakim Zidouh, la ville de Tamesna s’est dotée d’une zone d’activités industrielles, artisanales et tertiaires. Il a été voué à ces activités 4% de la superficie totale du projet.
Une station de traitement des eaux usées est en cours de renforcement de sa capacité de production afin d’approvisionner non seulement Tamesna, mais aussi les régions avoisinantes, a-t-il conclu.
Il faut signaler que la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri a donné cette semaine le coup d’envoi, dans toutes les régions du pays, au Dialogue national de l'urbanisme et de l'habitat visant l'élaboration d'une nouvelle feuille de route en matière d'urbanisme et d'habitat.