À l’occasion d’une conférence de presse, organisée le vendredi 17 mars au siège du Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ) à Salé, son directeur Habboub Cherkaoui a affirmé que le nombre de Marocains enrôlés dans les rangs des combattants de Daech en Irak et en Syrie était de 1.600 jihadistes, auxquels s’ajoutent 291 femmes et de 630 enfants, dont certains nés de pères étrangers.
Dans cet effectif, ceux qui se trouvent toujours dans ces zones de conflit sont au nombre de 770 Marocains, dont 251 combattants, 136 femmes et 387 enfants.
Selon le responsable sécuritaire, les Marocains de Daech revenus au Royaume sont au nombre de 274, dont 141 ont été déférés par le BCIJ devant la justice, alors que le reste des cas est aujourd’hui en cours de traitement au niveau de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).
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Habboub Cherkaoui a rappelé dans ce sens que la législation nationale pénalise le fait de rallier les groupes terroristes dans les zones de conflit. «Du point de vue de la loi marocaine, il est formellement interdit de partir combattre illégalement à l’étranger. Des peines de prison allant de 5 à 10 ans sont même prévues», a-t-il rappelé.
Pour Boubker Sabik, porte-parole du pôle DGSN-DGST, le retour au Royaume des combattants marocains n’est pas toujours évident à gérer sur le plan juridique. Certains ont pris part à un conflit armé, et d’autres ont même réussi à gagner en importance dans la hiérarchie de l’organisation terroriste à laquelle ils étaient affiliés, au point d’en devenir des magistrats ou des émirs de milices.
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Ainsi, comme le révèle le porte-parole du pôle DGSN-DGST, les investigations ont démontré que certains combattants marocains étaient membres de la milice des plongeurs de Daech, chose confirmée lors du démantèlement de la «cellule de Tamaris», qui avaient planifié des attentats contre la navigation maritime au Maroc.
Le responsable sécuritaire a aussi expliqué que certains jihadistes marocains falsifiaient des documents officiels, notamment leurs passeports, pour rentrer au Maroc. De quoi rendre encore plus complexe le travail des différents services de sécurité dans leur mission de lutte contre le terrorisme.