Le gouvernement vient d’annoncer une subvention directe au profit des familles de la classe moyenne et pauvre pour l'acquisition des logements d’une valeur ne dépassant pas 600.000 dirhams. La décision a été inscrite dans le projet de Loi de finances de 2023, mais les modalités de sa mise en œuvre ne sont pas encore connues. Elles feront d’ailleurs l’objet d’un texte d’application que le gouvernement compte adopter plus tard.
Tout ce qu’on sait pour le moment, précise le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 19 et 20 novembre, c’est que le prix des logements subventionnés sera situé dans une fourchette de 300.000 à 600.000 dirhams. D’après le quotidien, dans cette nouvelle forme de subvention, tout le monde devrait trouver son compte, l'Etat, les promoteurs et les futurs acquéreurs.
En effet, citant des extraits de la dernière intervention du chef du gouvernement devant le Parlement, fin octobre, le quotidien affirme qu’en dépit des efforts consentis par l’État, les politiques publiques consécutives n’ont toujours pas réussi à consacrer la démocratisation de l’accès des citoyens à un logement décent. Les catégories à revenus limités et la classe moyenne, poursuit le quotidien, sont toujours confrontées à de grandes difficultés pour accéder à un logement décent. Paradoxalement, ajoute Al Ahdath Al Maghrebia, tout en reprenant les propos du chef de l’Exécutif, le secteur de l’immobilier a enregistré une stagnation durant les années précédentes avec un important déficit en offre de logements de moyen standing.
C’est pour cela que le gouvernement a décidé de reconsidérer les conditions d’accès au logement au moyen de mécanismes d’intervention innovants. Et ce, pour encourager le secteur et favoriser l’accès au logement. Le gouvernement entend ainsi accorder des aides financières directes aux acquéreurs, en particulier les familles nouvellement formées et les jeunes en instance de mariage. Pour bénéficier de cette aide, il faut, bien sûr, répondre à un certain nombre de conditions.
Dans le fonds, explique le quotidien, avec cette initiative le gouvernement veut agir non plus sur l’offre, comme par le passé, mais cette fois sur la demande. Seulement, les promoteurs, eux, ne semblent pas très enthousiastes. C’est ainsi que des acteurs du domaine se demandent par exemple comment inciter les promoteurs immobiliers à produire des logements de 300.000 dirhams dans des grandes villes où, comme on le sait, les prix du foncier explosent. Cela sans compter, et cela vaut pour toutes les autres régions, le renchérissement continu des prix des matières premières et des matériaux de construction.
Et d’après le quotidien, ce sont les petits promoteurs qui sont le plus affectés par cette situation, surtout s’ils doivent en même temps s’acquitter des mêmes niveaux de taxes et impôts que les grands promoteurs. C’est intenable. Au final, le coût final d’un logement pourrait même dépasser le plafond fixé par le gouvernement. En attendant de trouver un terrain d’entente entre les parties, des concertations sont menées par le gouvernement avec les différents opérateurs pour définir les contours d’une politique publique nouvelle en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire.