Depuis quelques semaines, des rumeurs circulent quant à l’indisponibilité de plusieurs médicaments sur le marché marocain, créant une réelle confusion auprès des professionnels de santé.
Face à cette situation, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale a rejeté, lors de son passage dans l’émission Grand format-Le360, cette pénurie avancée par la Confédération des syndicats des pharmaciens concernant le stock national de médicaments, notamment ceux contenant la molécule d’azithromycine, le zinc, la vitamine C et tout ce qui a trait au rhume.
«Le stock national de médicaments est suffisant pour couvrir et répondre aux besoins des citoyens pendant plus de trois mois, que ce soit dans les hôpitaux ou chez les grossistes et laboratoires pharmaceutiques, dont certains d’entre eux disposent d’un stock couvrant jusqu’à 32 mois», a indiqué le ministre.
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Pour démentir ces accusations, il a expliqué que «depuis plusieurs jours, des équipes d’inspection sont mobilisées pour vérifier l’approvisionnement en médicaments dans les laboratoires pharmaceutiques, auprès des grossistes et des pharmacies dans les différentes régions du Maroc».
Il a ajouté que «les rapports de suivi hebdomadaires que nous menons depuis le début de la pandémie au Maroc, que ce soit uprès des laboratoires ou des grossistes, peuvent le certifier. Tous ces professionnels du secteur sont unanimes à déclarer qu’il n’y a aucune pénurie».
Le ministre de la Santé a relevé un autre point: la difficulté de certains pharmaciens, dits «mauvais-payeurs», d’acquitter de leurs arriérés vis-à-vis des grossistes, contraignant les répartiteurs à leur tour à suspendre leur approvisionnement auprès des officines en question.
«Ces professionnels qui ont prétendu, ces derniers temps, être confrontés à un manque accru de médicaments, présentent des problèmes d’ordre financier qui les empêchent de s’approvisionner en quantités suffisantes de médicaments, et les commercialiser dans leurs pharmacies», a-t-il déclaré.
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De plus, a ajouté le ministre, il existe un phénomène de surstockage auprès des pharmaciens eux-mêmes et des citoyens, qui par peur de manquer de ces médicaments, font des réserves, surtout après l’émergence de cette nouvelle vague épidémiologique liée au nouveau variant Omicron.
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale a également souligné qu’il avait précédemment publié une circulaire ministérielle datant du 18 mars 2020, exhortant tous les intervenants à s'engager à fournir les médicaments et produits de santé nécessaires avec un stock de sécurité réglementaire, pendant une période de trois mois pour les laboratoires pharmaceutiques industriels, et d'un mois pour les grossistes répartiteurs.
«Ces derniers sont aussi appelés à distribuer les médicaments équitablement aux pharmacies pour garantir leur disponibilité aux citoyens dans les différentes régions du Maroc», a-t-il précisé.
Khalid Aït Taleb a appelé, par ailleurs, tous les pharmaciens à signaler toute pénurie liée à certains médicaments, en contactant, via un numéro mis à leur disposition, le ministère de tutelle, pour une éventuelle intervention auprès des grossistes. Il a également insisté sur la nécessité de prendre contact avec les distributeurs ou l’Observatoire national du médicament et des produits de santé pour s’informer des raisons des éventuelles coupures.
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Enfin, le ministre de la Santé a réitéré ses propos quant à la disponibilité des médicaments sur le marché marocain. Il a précisé que «tous les pharmaciens qui criaient souffrir d’un manque, disposent d’un stock largement suffisant, et ceci a été confirmé par les tournées d’inspections, entamées depuis plusieurs jours».
A travers ces propos tenus en direction de certaines officines, le ministre de la Santé fait allusion à Mohammed Lahbabi, président de la Confédération des Syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), qui est l’un des premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme et qui, à en croire certains médias, a fait l’objet d’une inspection qui aurait constaté une situation de «stockage illégal» de médicaments, outre le fait qu'il a perdu un procès intenté par MD 5 (Il a été condamné à une amende de 1,15 million de dirhams).
Le360 a cherché à joindre le président de la CSPM, Mohammed Lahbabi, mais il est resté injoignable.