«Nous signons et persistons à dire que de nombreux médicaments ne sont pas disponibles dans les pharmacies et ce, depuis plus de 10 jours», a insisté Mohamed Lahbabi, président de la CSPM dans une déclaration pour Le360.
Ce dernier s’exprimait trois jours après que le ministère de la Santé a affirmé, dans un communiqué, que le Maroc dispose d’un stock national suffisant des médicaments du protocole thérapeutique de prise en charge des cas de Covid-19. Le département de Khalid Aït Taleb avait laissé entendre que les quantités disponibles des médicaments concernent notamment la chloroquine, l'azithromycine, le zinc, la vitamine C, la vitamine D, le paracétamol et l'héparine.
Le président de la Confédération des syndicats des pharmacies a essuyé d’un revers de la main ce qu’il a appelé des contrevérités avancées par ce département. «Nous sommes en face d’une absence totale de ces médicaments dans les pharmacies alors qu’ils sont réclamés de plus en plus par les malades en cette période de froid et de hausse de la contamination par le covid-19», a lancé Mohamed Lahbabi en restant attaché au mot «pénurie».
Lançant un défi à Khalid Aït Taleb, il a proposé au ministre de «vérifier lui-même cette situation en visitant des pharmacies les plus proches de lui». Les médicaments indisponibles, selon Lahbabi, sont l’azithromycine, la vitamine C, le zinc, le paracétamol, les anti-grippaux, les antitussifs, les sirops à base d’ibuprofène et les antibiotiques pédiatriques.
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«Nous réclamons ces médicaments depuis plusieurs jours. Les pricnipaux fournisseurs ont du mal à satisfaire les commandes», a regretté le président de la Confédération des syndicats de pharmaciens du Maroc. Ce dernier ne s’est pas arrêté uniquement sur ce point, il a dénoncé «l’absence» également dans les pharmacies «des médicaments dits de substitution». «Même les génériques ne sont pas disponibles dans les pharmacies», a-t-il dit.
Pourtant, le ministère a rappelé dans son communiqué avoir précédemment publié une circulaire sous le n° DMP/00/75 le 18 mars 2020, exhortant «toutes les parties prenantes à s'engager à fournir les médicaments et produits de santé nécessaires avec un stock de sécurité réglementaire pour une période de trois mois pour les sociétés pharmaceutiques industrielles et un mois pour les distributeurs».
Cette circulaire, selon le département de tutelle, invitait les distributeurs à assurer la livraison des médicaments «de manière équitable aux pharmacies pour garantir leur disponibilité aux citoyens dans les différentes régions du pays». Mais Mohamed Lahbabi insiste, «ces recommandations sont restées lettre morte. Rien de tout cela n'a pu être respecté».
Lahbabi s’est en outre inscrit en faux contre les allégations selon lesquelles l’indisponibilité des médicaments serait due à un achat abusif et disproportionné de ces produits par les citoyens. «Comment voulez-vous que les gens constituent des stocks de ces médicaments chez eux alors que ces produits n’existent pas dans les pharmacies», a-t-il conclu.