Lait infantile contaminé: la direction du médicament et de la pharmacie tancée pour sa réactivité tardive

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Revue de presseKiosque360. La contamination à la salmonelle d’un lait infantile produit en France par le groupe Lactalis a entraîné une rapide réaction dans l’Hexagone. Au Maroc, il a fallu attendre quelque deux semaines pour que le ministère de la Santé ordonne, enfin, le retrait du produit incriminé.

Le 22/12/2017 à 23h20

Aux dernières informations concernant le scandale du lait infantile de marque Picot (1er âge) ayant contaminé à la salmonelle une vingtaine de bébés de moins de 6 mois en France, l’usine de Craon, appartenant au groupe Lactalis, a été condamnée au chômage technique. Tous les laits produits sur son site depuis février 2017 ont été retirés de la vente, et la production arrêtée en attendant de déceler l’origine de cette contamination.

Malgré la gravité de ce problème de santé publique, la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP) auprès du ministère marocain de la Santé a été très lente à réagir. D’après le quotidien Assabah de ce week-end des 23 et 24 décembre, c’est justement ce reproche que le ministre de la Santé par intérim, Abdelkader Amara, par ailleurs ministre de l’Equipement, du transport et de la logistique, vient d’adresser à la DMP, pour n’avoir réagi que plusieurs jours après l’alerte à la salmonelle lancée en France.

La DPM aurait même reçu une alerte de la part du Centre marocain antipoison et de pharmacovigilance dès l’éclatement de l’affaire, et il a fallu plus de douze jours pour qu’elle se mette enfin en branle. Ainsi, le ministère de la Santé a fini par retirer tous les laits infantiles de marque «Picot» du marché pharmaceutique marocain. Ce retrait intervient après la réunion d’une commission élargie comprenant les représentants du ministère le Santé, l’Ordre national des médecins, l’Ordre national des pharmaciens, l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires, le Centre marocain antipoison et de pharmacovigilance, le Laboratoire national du contrôle des médicaments, et nombre de professeurs-pédiatres.

Assabah, qui rappelle qu’aucun cas de contamination n’a été décelé au Maroc du fait de ce lait infantile, ajoute par ailleurs que la société Lactalis avait d’abord retiré 625 lots durant les 15 premiers jours qui ont suivi l’éclatement du scandale, avant de retirer à nouveau quelque 720 lots supplémentaires. Avec ce grave raté, l’entreprise française risque de ne plus boire son petit lait, voire de mettre la clé sous le paillasson.

Par Mohammed Ould Boah
Le 22/12/2017 à 23h20