Bab Sebta, principal passage frontalier vers l’Europe, est chaque jour le théâtre de tentatives de contrebande, qu’il s’agisse d’exporter la résine de cannabis vers l’étranger ou d’introduire cocaïne et psychotropes sur le territoire national. Mais la veille des équipes mixtes de la DGSN et des douanes se révèle redoutablement efficace, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce jeudi 14 août.
Dernièrement, une résidente de Sebta, âgée de 44 ans, a été interpellée alors qu’elle tentait de faire entrer 4,77 kg de cocaïne. Son profil, apparemment sans histoire, ne l’a pas protégée de la vigilance des agents, relate le quotidien. Peu après, un couple d’origine marocaine, détenteur de la nationalité espagnole, a été arrêté en pleine nuit avec 137 kg de résine de cannabis soigneusement dissimulés dans un SUV, alors que leurs trois enfants se trouvaient à bord. Dans un autre dossier, un ressortissant français a été intercepté avec 35 kg de cannabis.
Ces affaires confirment l’évolution des méthodes des trafiquants, qui recrutent désormais des femmes et des jeunes adultes, dont des MRE, pour transporter leurs cargaisons illicites.
Derrière ces arrestations spectaculaires se cache un travail de fond mené par la DGST, qui alimente en informations les services opérationnels. Ces données permettent à la DGSN, aux douanes et à la Gendarmerie royale de monter des opérations conjointes au timing millimétré, souligne le quotidien.
Le 9 août, cette synergie a permis à la police judiciaire de Tétouan, en coordination avec la DGST et la Gendarmerie, de démanteler un réseau de trafic de cocaïne. L’opération s’est déroulée en deux temps: d’abord l’arrestation d’un père et de son fils dans la zone rurale d’El Kharba avec 4,6 kg de cocaïne, puis l’interpellation du principal suspect à El Drader. Ce dernier, armé d’un fusil de chasse, a résisté violemment, avant d’être neutralisé.
Les saisies comprennent de la cocaïne, un arsenal d’armes blanches et à feu, des balances électroniques, plusieurs véhicules et des plaques d’immatriculation falsifiées. Le principal mis en cause faisait l’objet de deux mandats de recherche nationaux pour trafic de drogues et psychotropes. En parallèle, les réseaux de migration illégale continuent d’exploiter les jeunes autour de Sebta et dans les zones rurales environnantes, écrit Al Ahdath Al Maghribia.
Grâce à des renseignements fournis par la DGST et la Gendarmerie centrale, une opération a été menée à Sidi Allal Bahraoui contre un réseau organisant des traversées collectives depuis Fnideq. L’enquête a révélé l’existence de groupes WhatsApp servant à recruter des candidats à l’émigration depuis plusieurs villes du Royaume.
Pour échapper aux contrôles urbains, certains trafiquants déplacent leurs activités vers les zones montagneuses et rurales, y installant parfois de véritables laboratoires clandestins.
La Gendarmerie royale, épaulée par la DGST, a récemment intercepté à Sidi Redouane plus de 12.000 comprimés de Rivotril et 84 de Lyrica, ainsi que de fausses plaques et des sommes d’argent suspectes. Les cibles principales: une clientèle rurale, jeune et paupérisée.
Ce maillage interservices (DGSN, DGST, Gendarmerie et douanes) est une réponse robuste à la criminalité organisée. L’approche repose sur trois piliers, explique Al Ahdath Al Maghribia: renseignement en temps réel, coordination opérationnelle et capacité d’action sur le terrain.
En période de forte mobilité, cette synergie devient un rempart essentiel contre les trafics, tout en permettant de remonter les filières vers leurs commanditaires.









