Khalid Aït Taleb veut modifier le mode de rémunération des médecins: «Qui travaille plus, touche plus»

LE 360

Le 21/01/2023 à 11h33

VidéoLe ministère de la Santé veut réformer en profondeur le système de rémunération des blouses blanches du public afin d’instaurer le paiement du médecin à l’acte. Khalid Aït Taleb revient sur les contours de cette réforme lors de son passage lors de l’émission Grand Format-Le360.

Invité à l’émission Grand Format-Le360, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a abordé le projet de loi encadrant la fonction médicale, lequel prévoit d’instaurer un cadre incitatif pour les professionnels de santé, notamment l’introduction d’un salaire variable basé sur la performance, du paiement à l’acte, de l’indemnité d’éloignement et de la revalorisation de l’indemnité de garde et d’astreinte.

«Le corps médical dispose d’un statut d'exception. C’est une profession qui jouit d'une particularité: elle ne peut pas être noyée dans la fonction publique. Il s’agit d’un service qui nécessite quand même beaucoup d'adaptations. Il faut notamment adopter le mode de travail de ces professionnels en fonction des besoins de santé de la population, d’où l’intérêt d’introduire une politique pouvant redynamiser un peu l'existant et motiver nos ressources humaines», indique le ministre.

«C’est pourquoi nous avons pensé à introduire cette incitation qui est basée premièrement sur la rémunération à l'activité: qui travaille plus touche plus, et donc il va y avoir un salaire fixe (celui que touchent aujourd'hui les professionnels) et un salaire variable. Il y aura aussi le mode de la capitation et de la péréquation par rapport au nombre de consultations, et des indices de performance. Une adaptation par rapport aux spécialités est également prévue», poursuit-il.

«Il y a un ensemble de programmes d'incitation qui ne sont pas déclinés de manière exhaustive dans la loi, mais qui vont venir dans le décret d’application», explique Khalid Aït Taleb.

S’agissant des pourcentages de rémunération, le ministre explique qu'ils seront définis par les instances délibérantes de chaque Groupement sanitaire territorial (GST), étant donné que chaque région a ses particularités.

«Le GST de Drâa-Tafilalet n'est pas celui de Casablanca-Settat. Il se peut par exemple que le GST de Drâa-Tafilalet rehausse son niveau d'intéressement pour attirer plus de professionnels. Outre cette incitation qui est relative directement à la rémunération, il y aura aussi des indemnités d’éloignement. Une revalorisation de l'indemnité de garde et d'astreinte est également prévue», souligne-t-il.

«Le roi Mohammed VI a insisté sur les soins de proximité. Nous souhaitons donc renforcer notre offre dans ce sens», indique le ministre, rappelant que les out of pocket, estimés précédemment à 50%, dépensés par les ménages pour leurs soins, concernent essentiellement les déplacements et l’alimentation. 

Par Hajar Kharroubi
Le 21/01/2023 à 11h33