Réuni ce week-end avec les membres de la commission des finances de la Chambres des représentants, pour discuter du projet de loi de finances 2022, Fouzi Lekjaa, a donné un avant-goût de la réforme du système de Santé, dont l’un des piliers est la valorisation des ressources humaines. Et ce n’est ni plus ni moins qu’une petite révolution qui attend les médecins du public, à en croire le ministre délégué en charge du Budget.
Répondant aux parlementaires qui réclament une hausse des salaires des médecins du publics, Lekjaa a d’abord reconnu que le salaire de 7.000 dirhams par mois pour un médecin au Maroc est «insuffisant», «bien que dans beaucoup de pays, ces salaires sont inférieurs à 800 dollars». Toutefois, même en procédant à une revalorisation amenant les salaires à plus de 8.000 dirhams, cela reste un niveau de revenu insuffisant pour les médecins, a-t-il soutenu.
Selon lui, cette problématique appelle une réponse beaucoup plus globale, qui doit s’inscrire dans le cadre d’une révision profonde de la fonction publique médicale, dont l’un des piliers sera le paiement des médecins à l’acte pratiqué.
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«Un médecin ne peut pas être un fonctionnaire», a lancé Lekjaa. «Un médecin doit être rémunéré à l’acte pratiqué, avec un seuil minimum et un plafond», a-t-il ajouté. «S’il arrive à atteindre 100.000 dirhams par mois, tant mieux pour lui, s’il préfère travailler peu et gagner 30.000 dirhams, c’est son choix également. S’il veut se former à l’étranger pour une période de 6 mois, il n’est pas payé», a-t-il expliqué.
Et d’ajouter: «Nous ne pouvons pas avoir deux structures dans le système de santé. Un secteur privé, dans lequel le médecin peut percevoir une certaine rémunération et un secteur public, où on lui dit de rester à un certain niveau de salaire. Ce n’est plus possible. Nous devons rompre avec les anciennes considérations liées à l’échelon, l’échelle, le grade… et aller vers un nouveau système». A en croire le ministre, le projet de loi est déjà prêt et devrait faire prochainement son entrée dans le circuit législatif.
Concernant l’amélioration de l’offre de soin, le ministre de la Santé a indiqué que le PLF 2022 a mobilisé une enveloppe de 6 milliards de dirhams, soit 2,7 milliards de plus qu'en 2021, pour la réhabilitation des infrastructures sanitaires et le renforcement de leurs équipements. Le PLF prévoit notamment la réhabilitation d'environ 1.500 centres appartenant aux établissements de soins de santé primaires et leurs structures de prise en charge associées, et le lancement des travaux de construction du CHU de Rabat pour 1,1 milliard de dirhams.