Des dizaines de membres des familles, d’amis et de connaissances des deux jeunes assassinés par les garde-côtes algériens ont assisté aux funérailles de Bilal Kissi à Bni Drar, qui relève administrativement de la province d’Oujda.
Après la prière de l’absent, juste après celle d’Al Asr à la grande mosquée de Bni Drar, l’enterrement a eu lieu au cimetière de cette localité frontalière avec l’Algérie.
Bilal Kissi, 29 ans, a laissé derrière lui deux fillettes en bas âge. L’une d’elles est âgée de moins de sept mois.
Mardi dernier en début de soirée, ayant égaré leur chemin (de quelques centaines de mètres) pour se retrouver dans les eaux algériennes, quatre vacanciers franco-marocains, à bord de jet-skis, ont été pris pour cible par les garde-côtes du régime d’Alger qui ont abattu deux des vacanciers de sang-froid et, assurément, avec préméditation.
Après l’enterrement de Bilal Kissi, des membres de la famille de la deuxième victime, Abdelali Mechouer, ont lancé un appel pour le rapatriement de sa dépouille retenue par les autorités algériennes en violation de toutes les normes et traditions humanitaires internationales. Un appel similaire a été lancé à l’attention des autorités marocaines.
Le drame remonte au début de la soirée du mardi 29 août quand l’excursion en mer de quatre Franco-Marocains a tourné au cauchemar.
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Dans le récit des événements que nous avons reconstitué avec Mohamed Kissi, frère de l’une des victimes et seul rescapé, ou plutôt miraculé, de ce massacre, les garde-côtes algériens savaient bien qu’ils avaient affaire à des gens désarmés, des plaisanciers qui s’étaient perdus en mer avec une panne d’essence en plus. «Oui, ils ont bien vu qu’on était désarmés, mon petit frère a échangé avec eux et pourtant ils ont tiré», explique Mohamed Kissi.
D’ailleurs, les militaires algériens avaient commencé par demander aux quatre amis de rebrousser chemin, leur expliquant que Saïdia était de l’autre côté. Juste après, les balles ont commencé à pleuvoir.
En plus des deux victimes, un troisième Franco-marocain, dont le jet-ski a été intentionnellement embouti par le zodiac de la marine algérienne, a été blessé par une balle. Il se trouve toujours en détention en Algérie.
L’une des personnes présentes aux funérailles a appelé à la libération du Franco-marocain, en vie, et détenu en Algérie. Elle s’est écriée: «il n’a rien fait de mal. Il a fait du Jet!». Les deux personnes assassinées par l’armée algérienne n’ont pas fait de mal, non plus.