Inflation: à Casablanca, les ftours à l’extérieur ne font toujours pas recette

Dans un restaurant proposant des formules ftour pour rompre le jeûne pendant le ramadan.

Dans un restaurant proposant des formules ftour pour rompre le jeûne pendant le ramadan.

Le 30/03/2023 à 13h56

VidéoPendant le ramadan, de nombreux restaurants proposent des formules ftour pour les personnes qui préfèrent rompre leur jeûne hors de leur domicile. Mais cette année, les restaurateurs, surtout à Casablanca, confirment que l’engouement n’est pas au rendez-vous. Reportage.

Qui dit ramadan dit non seulement spiritualité mais aussi nourriture. En effet, le mois sacré est aussi celui où l’on savoure les nombreux mets garnissant les tables à l’heure du ftour. Et alors que certains préfèrent profiter de l’ambiance ramadanesque chez eux, d’autres possèdent leurs bonnes adresses pour profiter de ce moment.

Durant le ramadan, de nombreux restaurants proposent des formules de ftour pour toutes les bourses; certains restaurants proposent des menus à des prix élevés, tandis que d’autres proposent des «prix convenables». Qu’en est-il de l’engouement ce ramadan? Pour le savoir, nous nous sommes rendus dans un restaurant situé au cœur du quartier Maârif où la fourchette de prix oscille entre 69 et 120 dirhams par personne.

Interrogé par Le360, Mohcine El Basri, gérant de ce restaurant, indique que les prix proposés sont «raisonnables et convenables», adaptés au pouvoir d’achat des clients. «À titre d’exemple, pour la formule de ftour à 69 dirhams, nous proposons des dattes, un jus d’orange, un œuf, une soupe asiatique, un plat de 16 pièces de sushi, et un dessert», détaille-t-il.

Mais l’engouement ne semble pas être au rendez-vous en cette première semaine du ramadan. Mohcine fait état d’un désintéressement des clients qui pèse lourd sur les chiffres d’affaires des opérateurs du secteur. «Durant cette première semaine de ramadan, nous avons perdu 15% de nos chiffres d’affaires», déplore-t-il.

Même constat dans un autre restaurant marocain au cœur de Casablanca. Interrogé par Le360, Issam Hejjaj, chef cuisinier de cet établissement, attribue cette timide affluence à la cherté de la vie. En effet, explique-t-il, «en raison de l’augmentation des prix des produits alimentaires, nous étions obligés d’augmenter les prix de nos menus ramadanesques (une augmentation de 20%) pour garder la même qualité».

Au menu du ftour, une panoplie de saveurs traditionnelles et modernes sous forme d’un buffet composé de 30 mets. On retrouve notamment les classiques: mssemen, harcha, chebakia, harira, des soupes chaudes ou encore un tajine de viande hachée, explique le chef cuisinier. Quant aux prix des formules, ils oscillent entre 120 et 450 dirhams.

Par ailleurs, alors que certains opérateurs ont lancé les formules de ftour dès le premier jour du ramadan, d’autres viennent d’ouvrir leurs restaurants. La raison, selon Mustapha Henni, gérant d’un restaurant situé sur l’avenue 2 Mars: «D’habitude, durant la première semaine du ramadan, les gens préfèrent la rupture du jeûne dans une ambiance familiale chez eux. Alors qu’à partir de la deuxième semaine du ramadan, ils cherchent à découvrir l’ambiance ramadanesque à l’extérieur.»

Par Ihssane El Zaar et Yassine Chara
Le 30/03/2023 à 13h56