Inezgane-Ait Melloul: un caïd soumis à interrogatoire pour avoir menacé de «broyer tout le monde»

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Revue de presseKiosque360. Le chef de division des affaires intérieures de la province d’Inezgane-Ait Melloul a été convoqué par la police judiciaire. Il fait l’objet d’une plainte pour menaces contre trois syndicalistes.

Le 08/02/2017 à 23h13

Le chef de division des affaires intérieures de la province d’Inezgane-Ait Melloul devrait être entendu par la police judiciaire dans le cadre d’une plainte déposée par des syndicalistes. Trois responsables syndicaux accusent ce caïd de les avoir menacés de les «broyer» avec une pelleteuse mécanique, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 9 février. Ces trois syndicalistes, vendeurs de plastique à usage agricole, observent un sit-in, depuis plus d’un mois, sur un terrain appartenant au Domaine de l’Etat et cédé au privé dans des conditions qu’ils jugent «obscures».

Selon des sources locales citées par le journal, des instructions fermes ont été données par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) pour que cette affaire soit tirée au clair au plus vite et que tous les concernés soient entendus dans le cadre de l'enquête ouverte par la PJ. Ainsi, en plus du caïd en question, les trois représentants syndicaux des commerçants et des témoins ont également été entendus. L’affaire a pris une nouvelle tournure lorsque quelque quarante commerçants, tous des vendeurs de plastique à usage agricole, ont décidé de déposer plainte contre l’agent d’autorité, estimant que les menaces proférées à l’encontre de leurs trois représentants syndicaux les concernent tous. 

Les commerçants exerçaient sur un terrain appartenant au Domaine de l’Etat. Or, celui-ci a été dernièrement cédé, à une société de promotion immobilière, qui a engagé une procédure légale pour déloger ses occupants et prendre procession de son bien nouvellement acquis. C’est alors qu’est intervenu le chef de division incrimé qui aurait d’abord tenté d’ouvrir un dialogue avec les désormais occupants illégaux de ce terrain. Mais les pourparlers n’ont abouti a rien et la situation s’est envenimée lorsque les commerçants ont décidé de simuler leur propre enterrement collectif dans un semblant de fosse commune. Ils ont ainsi enroulé un film de plastique autours de leur corps, en guise de linceul, et se sont allongés côte à côte dans un fossé préalablement aménagé à cet effet. Pendant ce temps, trois de leurs représentants continuaient à négocier avec les représentants de l’autorité quand le chef de division s'est emporté. L'affaire est donc, à présent, entre les mains de la justice.

Par Amyne Asmlal
Le 08/02/2017 à 23h13