Les incendies de forêt commencent à faire leur apparition durant cette saison estivale. Le360 s’est rendu au Centre national de gestion des risques climatiques et environnementaux, relevant de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF) à Rabat, une structure désormais mise en alerte 24h/24.
Les responsables du Centre expliquent d’abord que la structure s’organise en cinq unités. La première est l’unité d’information, qui, comme son nom l’indique, se charge de collecter les informations relatives à chaque départ de feu: l’heure du déclenchement, la topographie du lieu, le type de végétation existante, la direction et la vitesse du vent et enfin le personnel de lutte disponible sur place. L’unité gère également l’emplacement des points d’eau, les postes de vigie, les pistes d’accès et d’intervention existantes. Tous ces détails sont par la suite enregistrés dans une base de données.
La deuxième unité est celle de l’analyse des risques. Sa mission principale est de gérer la réalisation de la cartographie des risques dans les différentes régions du Royaume. Modus operandi, comme l’expliquent les responsables du Centre: la prévision des risques se base sur les données fournies par l’unité de l’information, couplées à l’historique des incendies.
Plus précisément, un programme usant de l’intelligence artificielle exploite les données collectées par l’unité de l’information et celles de la Direction générale de la météorologie (température, humidité, vitesse du vent…), ainsi que des informations sur la nature de la végétation dans la zone concernée. Ce programme donne ensuite des prédictions de l’éclosion et de l’évolution de l’éventuel incendie, permettant à l’unité de produire deux types de cartes: des cartes de propagation, qui détaillent la probabilité de la progression du feu vers les habitations, et des cartes de sensibilisation.
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La troisième unité est celle du suivi des opérations, qui se charge de la réception de l’ensemble des alertes au niveau national. Une fois l’alerte reçue, cette unité, en collaboration avec l’unité d’analyse des risques, s’occupe de la priorisation des incidents. Avec comme premier impératif la protection de la vie de la population et des intervenants, puis celui de la protection de l’environnement et de la forêt.
La quatrième unité est celle de la logistique, qui veille à ce que le matériel soit disponible en quantité suffisante, en l’occurrence les véhicules de première intervention, les équipements de lutte de feu, notamment les boîtes à feu ou encore les pompes dorsales. Enfin, on retrouve l’unité de planification, qui dicte, à titre préventif et organisationnel, le lieu où construire, par exemple, un point d’eau ou un poste de vigie.
Prévention, alerte et suivi, puis intervention
Rencontré par Le360, Fouad Assali, directeur de la reforestation et des risques climatiques et environnementaux au sein de l’ANEF, fait savoir que la stratégie d’intervention contre les feux de forêt repose sur trois axes: la prévention, l’alerte et le suivi, et les interventions au niveau terrestre et aérien.
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«Qui dit prévention, dit d’abord sensibilisation des riverains des forêts, notamment par le biais des médias. La prévention consiste également à préparer la zone forestière, à travers l’aménagement des points d’eau, l’entretien des tranchées pare-feu, l’ouverture et la réhabilitation des pistes forestières, la construction et la maintenance des postes de vigie, ou encore la mise en place de véhicules de première intervention», précise notre interlocuteur.
Pour ce qui est du suivi et de l’alerte, l’ANEF a élaboré un nouveau système d’information lui permettant d’établir une cartographie des risques d’incendies de forêt et d’enclencher, le cas échéant, les alertes d’intervention adéquates.
Le troisième axe concerne l’intervention. «Une fois un incendie de forêt signalé, une action immédiate suit pour déterminer le niveau d’intervention qui comprend trois étapes. La première est celle des unités de première intervention de l’ANEF, accompagnées par des éléments de la Protection civile», explique Fouad Assali.
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Le deuxième niveau consiste en l’intervention des avions de type Canadair des Forces armées royales (actuellement le Royaume dispose de six de ces appareils), ainsi que le renfort des éléments des forces auxiliaires au niveau du sol. Enfin, le troisième niveau d’intervention, destiné aux feux de forêt les plus étendus et les plus dangereux, repose sur l’usage des appareils de la Gendarmerie royale accompagnés des Forces armées royales au niveau du sol.
Des drones et des guetteurs
Grande nouveauté, le Centre national de gestion des risques climatiques et environnementaux utilise désormais des drones pour lutter contre les incendies de forêt et surveiller les sources d’incendie et diriger les interventions au sol.
Il convient de préciser que plus de 1.250 guetteurs sont recrutés chaque année par l’ANEF, appuyés par plus de 1.200 autres guetteurs mobilisés par la Promotion nationale. Cet effectif est déployé sur l’ensemble du territoire national, selon une répartition dictée par les résultats du système de cartographie des risques de feu.