Fès: quand des funérailles se transforment en manifestation

Le360 : Adil Gadrouz

Revue de presseKiosque360. Le meurtre d’un jeune habitant de la capitale spirituelle a profondément choqué sa famille, ses amis et ses voisins. Ces derniers n’ont pas décoléré et ont transformé les funérailles du défunt en une manifestation de protestation contre l’insécurité qui «règne dans leur ville».

Le 13/01/2016 à 02h15

Il était jeune, marié et père de deux enfants. Rachid T. travaillait comme ouvrier dans une société de construction. Alors qu'il rentrait chez lui après une rude journée de labeur, dimanche 10 janvier, il a été abordé près d’un café par des jeunes sous effet de drogues et psychotropes, selon des témoins oculaires.

Les assaillants, armés de couteaux et coutelas, s'en sont pris au jeune homme qu'ils ont sauvagement violenté, sans pitié aucune. Plus horrible encore: après l’avoir roué de coups, les forcenés l'ont finalement égorgé.

Et il ne s'agissait pas même d'un règlement de comptes, précise Al Massae qui rapporte cette triste affaire dans son édition de ce mercredi 13 janvier. "Les agresseurs, dans un état d’ébriété avancé et sous effet de psychotropes», se sont attaqués sans aucune raison, gratuitement, à ce jeune homme qui n'a eu d'autre tort que de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. 

Le quotidien rapporte que ce meurtre abject a suscité la colère des habitants qui ont sévèrement dénoncé l’insécurité et la hausse de la criminalité dans la capitale spirituelle du royaume.

«Lundi après-midi, des dizaines de jeunes connaissant la victime ou ayant tout simplement entendu parler du drame ont assisté en masse aux funérailles et ont scandé des slogans dénonçant vigoureusement les agressions ayant par trop souvent lieu dans les artères et boulevards de la ville», souligne ainsi Al Massae.

De nombreux participants à ces funérailles ont de même exigé «une présence accrue des forces de l’ordre et, surtout, des condamnations à hauteur de la gravité des crimes commis par ces assassins qui sèment la terreur».

Par Abdelkader El-Aine
Le 13/01/2016 à 02h15