Examen du permis de conduire: un nombre record de recalés, après les nouvelles dispositions

Des panneaux de signalisation entre Berrechid et Beni Mellal. 

Panneaux de signalisation indiquant la direction à prendre, en caractères arabes et tifinaghes, sur l'autoroute reliant Berrechid à Beni Mellal.. DR

Revue de presseDès sa première journée de mise en œuvre, l’instauration d’un nouveau système d’examen pour l’obtention du permis de conduire a entraîné le mécontentement des candidats. En effet, 80% d’entre eux se sont retrouvés à être recalés dans l’ensemble du Royaume. Il en est de même pour les professionnels de la branche d’activité des auto-écoles, qui critiquent la rapidité avec laquelle cette réforme majeure a été concrétisée. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/03/2024 à 19h48

Selon des estimations de professionnels de la branche d’activité des auto-écoles, le taux d’échec à l’examen théorique pour l’obtention du permis de conduire, au lundi 25 mars 2024, a frôlé les 80%, annonce Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 27 mars 2024.

À cet examen, un certain nombre de candidats s’est en effet retrouvé à confronter ses méninges à la nouvelle banque de Questions à choix multiples (QCM) adoptée par l’Agence nationale de sécurité routière (NARSA).

C’est pourquoi, au premier jour de la mise en application du nouveau système d’examen d’obtention du permis de conduire, le mécontentement des candidats dans les différentes villes du Royaume s’est généralisé.

Les candidats se sont dits «surpris» par la nature des questions, qu’ils ont jugées «très compliquées» et n’ayant «aucun rapport avec les leçons dispensées dans [leur] auto-école».

Sur les réseaux sociaux, des commentaires expliquent que le passage du nombre des questions de 600 à 1.000 a eu un grand impact sur les résultats.

De nombreux professionnels de cette branche d’activité critiquent, d’ailleurs, la rapidité avec laquelle cette réforme de l’examen du permis de conduire a été mise en œuvre sans qu’il n’y ait eu, se plaignent-ils, une quelconque coordination avec eux.

Ainsi, certains d’entre ces professionnels n’hésitent pas à demander au ministère du Transport, en charge de cette réforme, de procéder à son retrait pur et simple.

À la NARSA, on reconnaît qu’il y a des différences, depuis la mise en application de cette réforme, dans les questions posées aux candidats, mais on estime que celles-ci se fondent toujours sur les cinq axes définis par les règles du code de la route: le véhicule, le conducteur, les infractions, la route et les règles de la circulation.

En réaction à ces contestations, Nacer Boulaajoul, directeur de la NARSA, a expliqué à Al Ahdath Al Maghribia que «la baisse du taux de réussite au cours des premiers jours est normale, car toute transition nécessite une adaptation, qui ne tardera pas à venir. L’objectif du nouveau système est de renforcer la crédibilité du permis de conduire».

Selon le directeur de la NARSA, en effet, «l’introduction de cette nouvelle banque [de Questions à choix multiples -QCM, Ndlr] vise à améliorer les conditions liées à la sécurité routière, et non à poser des obstacles aux candidats. Il s’agit de jauger les capacités des nouveaux conducteurs, et de déterminer dans quelles mesures ils ont acquis les compétences à même de leur permettre de conduire dans de bonnes conditions».

Al Ahdath Al Maghribia explique que la mise en application de cette réforme, qui devait être effective au début de ce mois de mars, a été reportée à hier, lundi 25 mars 2024.

Cette décision a été prise après que la NARSA a tenu deux réunions avec des associations représentant les professionnels des auto-écoles, qui ont demandé un délai supplémentaire pour mettre en application cette nouvelle banque de QCM.

La NARSA a accédé à leur demande mais, malgré ce satisfecit, les professionnels de cette branche d’activité ne décolèrent pas, confrontés qu’ils le sont désormais à des changements majeurs dans la formation qu’ils dispensent, pour apprendre à de futurs automobilistes à conduire et à comprendre (autant que faire se peut) le code de la route.

Les professionnels des auto-écoles jugent que cette réforme leur est «imposée sans consultations ni concertations, et [vient remettre] en question leur crédibilité et leur professionnalisme».

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Par Hassan Benadad
Le 26/03/2024 à 19h48