En sit-in, les médecins du secteur privé dénoncent la sourde oreille de l'Exécutif face à leurs revendications

DiaporamaLes représentants des syndicats des médecins et dentistes du secteur libéral ont tenu hier, lundi 7 mars, un sit-in pour faire part de leur mécontentement quant à la source oreille des responsables face à leurs doléances. Le point.

Le 08/03/2022 à 14h19

Syndicats représentatifs des médecins du secteur privé

A Casablanca, les représentants des syndicats des médecins et dentistes du secteur libéral ont observé hier, lundi 7 mars, un sit-in pour que leurs revendications soient prises en considération. Ils vont continuer de protester par le porte d'un brassard noir jusqu'au 10 mars et ce pour exprimer leur mécontentement quant à l'indifférence des pouvoirs publics face à leurs doléances.

Contacté par Le360, Saâd Agoumi, président du Collège syndical national des médecins spécialistes, a souligné que ce sit-in a pour objectif de «communiquer autour de l’opération “port du brassard” qui a remplacé la grève qui était prévue le 20 février. Cette décision fait suite à une recommandation d’une Assemblée générale qui a regroupé 6.200 médecins pour réétudier la situation après nos rencontres avec les groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition».

«Notre première revendication concerne la revalorisation de la Tarification nationale de référence (TNR) qui n’a pas changé depuis 2006, alors que la loi 65-00 conclut que ce tarif doit changer tous les trois ans. Nous sommes à la sixième révision qui n’a jamais eu lieu. Le citoyen au jour d’aujourd’hui débourse de 54 à 56%, au minimum, de sa poche quand il se fait soigner», a-t-il indiqué.

Le président du Collège syndical national des médecins spécialistes ajoute, par ailleurs, que le secteur privé réalise entre 67 à 70% de l’ardoise santé au Maroc. «Le secteur privé est donc en train de faire fonctionner un service public. Nous avons donc droit à une rétribution morale (reconnaissance) et matérielle», précise-t-il.

Il explique aussi que les représentants de la médecine libérale expriment leur refus total du taux de cotisation à l’assurance maladie des indépendants (AMI), pointant du doigt l’iniquité adoptée dans la détermination des cotisations des médecins privés à l’AMI, qui dépasse celle des pharmaciens et architectes, par exemple.

De son côté, Ahmed Benboujida, président du Syndicat national des médecins libéraux, souligne que les médecins du secteur privé jouent un rôle nécessaire dans la réussite du projet de la protection sociale en assurant 70% de la couverture médicale à l’échelle nationale.

«Nous avons souhaité être assis autour d’une table, avec les membres de ce nouveau gouvernement, pour tracer une feuille de route dans le but d’assurer la réussite de ce projet. Nos syndicats revendiquent, outre la révision de la TNR et la révision des montants de cotisations à l’AMI, l'optimisation de l’offre de soins, à travers une carte sanitaire équitable. Nous espérons aussi être impliqués dans un partenariat profond public privé et dans la politique générale de la santé», conclut-il.

Depuis plus de trois mois, rappelons-le, les médecins libéraux et les dentistes ne cessent d'appeler à une révision des décrets actant leur adhésion au régime de l'AMO, et demandent au gouvernement de revoir à la baisse le taux de cotisation qui leur a été imposé. Ils veulent que celui-ci soit aligné aux niveaux accordés à d'autres métiers, comme c’est le cas des notaires et des architectes.

La cotisation mensuelle des médecins généralistes est fixée à 720,75 dirhams, tandis que celle des spécialistes est de 991,03 dirhams. Quant à celle des docteurs en médecine dentaire, qui pratiquent leur métier depuis moins de 5 ans, ainsi que ceux qui l'exercent depuis 35 ans, elle a été fixée à 540,56 dirhams pour leur couverture médicale, alors que celle de ces professionnels en exercice depuis 6 à 35 ans, est de 720,75 dirhams.

Par Hajar Kharroubi
Le 08/03/2022 à 14h19