Cotisations AMO: les médecins et les dentistes du secteur libéral renoncent à leur grève

Blouse blanche et stéthoscope. 

Blouse blanche et stéthoscope.  . Pixabay

Les cinq syndicats représentant les médecins et les dentistes du secteur privé ont convenu de reporter leur grève prévue le 20 février 2022 et de se contenter du port d'un brassard. L’objectif est qu’un débat soit ouvert autour de leurs revendications, notamment la révision de leur taux de cotisation au régime AMO. Les détails.

Le 17/02/2022 à 17h26

Les syndicats représentant les médecins et les dentistes du secteur libéral ont décidé à l’unanimité de reporter la grève prévue le 20 février. Ils ont également annoncé qu’ils porteront un brassard pour exprimer leurs doléances, notamment la révision de leur taux de cotisation au régime AMO, le renouvellement des conventions de soin et l'actualisation de la tarification nationale de référence (TNR).

Depuis plus de deux mois, rappelons-le, les médecins libéraux et les dentistes ne cessent d'appeler à une révision des décrets actant leur adhésion au régime de l'AMO, et demandent au gouvernement de revoir à la baisse le taux de cotisation qui leur a été imposé. Ils veulent que celui-ci soit aligné aux niveaux accordés à d'autres métiers, comme c’est le cas des notaires et des architectes.

La cotisation mensuelle des médecins généralistes est fixée à 720,75 dirhams, tandis que celle des spécialistes est de 991,03 dirhams. Quant à celle des docteurs en médecine dentaire, qui pratiquent leur métier depuis moins de 5 ans, ainsi que ceux qui l'exercent depuis 35 ans, elle a été fixée à 540,56 dirhams pour leur couverture médicale, alors que celle de ces professionnels en exercice depuis 6 à 35 ans, est de 720,75 dirhams.

Les médecins et les dentistes du secteur libéral demandent également le renouvellement des conventions nationales conclues et signées entre leurs syndicats représentatifs, les caisses d’assurances (CNSS et CNOPS) et l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) sous l’égide du ministère de la Santé en 2006, lesquels devraient être renouvelées tous les trois ans, mais qui sont restées inchangées. Idem pour la revalorisation de la tarification nationale de référence (TNR).

Contacté par Le360, le Dr Saïd Afif, président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés, a souligné que la décision du report de la grève a été prise hier, mercredi 16 février 2022, durant l’assemblée générale des médecins libéraux, à laquelle 6.124 médecins et dentistes ont participé.

Il ajoute qu’à la suite de la grève du 20 janvier, les représentants des médecins du secteur libéral ont été reçus par différents groupes parlementaires, que ce soit ceux de la majorité, à savoir le RNI, le PAM et l'Istiqlal, ou ceux de l'opposition, notamment le MP, l'USFP, le PPS et le PJD.

«Au cours de ces réunions, nous avons tenu à exposer toutes nos doléances, tout en insistant sur notre engagement pour faire aboutir le projet royal de la protection sociale», indique le président du Collège syndical national des médecins spécialistes privés, relevant que «la grève n'est pas une fin en soi pour les médecins et que les instances représentatives vont adresser prochainement une lettre au chef du gouvernement pour appeler à une réunion».

Les médecins et les dentistes, explique le Dr Saïd Afif, appellent ainsi à la révision du décret qui définit le montant de leurs cotisations à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) et s’insurgent contre les différents taux de bases de cotisations, imposées aux professions libérales, qui ne tiennent pas compte du principe d’équité entre les adhérents, comme stipulé dans la loi relative au régime de l'assurance maladie obligatoire de base pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non salariées exerçant une activité libérale.

En ce qui concerne le renouvellement des conventions de soin, le Dr Saïd Afif indique que les patients paient actuellement plus de 54% des montants des prestations de leur poche. D’où l’importance de la révision de la tarification nationale de référence (TNR), laquelle doit être calculée sur la base du coût de chaque acte médical. Ceci permettra aux patients de payer moins, puisqu'ils sont couverts à 80%. 

Par Hajar Kharroubi
Le 17/02/2022 à 17h26