Éducation nationale: «Le gouvernement déterminé à doter le pays d’un enseignement de haut niveau», affirme un responsable gouvernemental

Une classe dans une école publique d'enseignement primaire. (Photo d'illustration)

Alors que s’ouvre ce jeudi 30 novembre un nouveau round de négociations avec les syndicats de l’enseignement les plus représentatifs, le gouvernement a saisi l’occasion pour réaffirmer sa «volonté de réformer» le système de l’enseignement public et sa disposition à «augmenter progressivement les salaires et les primes des enseignants».

Le 30/11/2023 à 13h41

«Après le gel du controversé statut unifié, le gouvernement va proposer cet après-midi aux syndicats un agenda pour commencer à régler l’ensemble des questions en suspens, y compris celle des augmentations des salaires et des primes», a affirmé un responsable gouvernemental, sous le sceau de l’anonymat, dans une déclaration pour Le360.

«Toutes les questions seront mises de nouveau sur la table, avec la ferme volonté de parvenir à des solutions efficaces avant la fin du mois de janvier 2024», a ajouté notre source, expliquant que le choix du gel du statut unifié est «un processus qui vise à faciliter les négociations».

Pour accompagner ces négociations, qui se poursuivent ce jeudi 30 novembre, les deux parties «ont besoin de rétablir un climat de confiance, en permettant aux élèves de reprendre les cours. Il faut retrouver un climat apaisé», estime notre interlocuteur.

Selon ce responsable gouvernemental, le gel du statut unifié signifie «l’arrêt de la mise en œuvre de toutes ses dispositions, à l’exception de celle concernant le recrutement des enseignants». «Le processus de recrutement de 20.000 enseignants à la prochaine rentrée scolaire reste maintenu, car nous voulons assurer la continuité de la réforme avec une formation assurée», a-t-il précisé.

«La réforme n’est pas contre les enseignants, bien au contraire. Sans les enseignants il n’y aura pas de réforme. Cependant, nous aspirons à assurer à l’éducation nationale une évaluation et une formation. Est-ce une honte que de vouloir ces deux qualités?», s’interroge ce responsable, qui regrette que certaines voix aient qualifié cette réforme de «complot contre les enseignants et l’école publique».

Concernant les grèves des enseignants, notre interlocuteur s’est voulu optimiste quant à une reprise rapide des cours, assurant que les craintes d’une année blanche «ne sont pas justifiées». Le département de l’Éducation nationale va également proposer, dans les prochains jours, «des cours de rattrapage au bénéfice des élèves qui le souhaitent».

Quant à la question de l’octroi de postes budgétaires dans la fonction publique aux ex-enseignants contractuels, qui figure également parmi les revendications des grévistes, ce membre de l’Exécutif a révélé que l’opération, consistant à «délivrer des numéros d’immatriculation auprès du Trésor, est en cours de réalisation».

Au-delà du bras de fer avec les enseignants, le responsable gouvernemental s’est longuement attardé sur l’expérience des écoles pionnières, qui a donné des résultats positifs auprès des élèves et des enseignants, assure-t-il. «Après l’installation de ces 600 classes pionnières, qui ont bénéficié d’un enseignement de qualité, les sondages d’évaluation ont montré une transformation et un relèvement du niveau des élèves grâce à la tenue par l’enseignant d’un livret de compétences», a-t-il précisé. Indiquant que cette expérience a prouvé «l’utilité de son élargissement», il a regretté qu’il y ait «encore ceux qui refusent le changement».

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 30/11/2023 à 13h41