Eau et électricité: enquête en cours à Tétouan sur une facture non recouvrée de 5,8 millions de dirhams

Des locaux d'Amendis, entreprise délégataire pour l'assainissement, ainsi que la distribution d'eau et d'électricité dans le nord du Royaume.. Le360

Revue de presseUn entrepreneur a profité d’un manque de coordination entre les différentes équipes d’Amendis, l’entreprise délégataire dans le nord du Royaume pour la distribution d’eau et d’électricité, ainsi que l’assainissement, afin d’éviter de régler une facture très salée, d’un montant de 5,8 millions de dirhams. Une enquête est actuellement en cours, pour vérifier des soupçons de complicité de salariés du délégataire. Une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 26/05/2024 à 19h35

Dans le nord du Royaume, un scandale financier fait actuellement trembler les cadres de la branche eau d’Amendis, l’entreprise délégataire mandatée pour assurer la distribution d’eau, d’électricité et l’assainissement dans cette région.

Quatre cadres d’Amendis ont d’ores et déjà été suspendus de leurs fonctions et font actuellement l’objet d’une enquête. La BNPJ les soupçonne d’opacité dans leur gestion d’une facture en suspens, d’un montant de 5,8 millions de dirhams, relative à une prestation qui avait été réalisée pour un entrepreneur à Tétouan et dont la créance n’avait pas été recouvrée.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 27 mai 2024, il y a plusieurs mois déjà, une enquête interne avait été menée, suite à laquelle la direction générale d’Amendis avait suspendu de ses fonctions le principal cadre en charge du service eau, ainsi que de proches collaborateurs. Une nouvelle personne avait été nommée en intérim, en attendant que l’audit interne, qui était encore en cours, soit finalisé.

Selon des interlocuteurs interrogés par le quotidien, les employés du service de recouvrement de la branche eau d’Amendis, à Tétouan, tentaient depuis un certain temps de percevoir un montant que leur devait un investisseur qui, semble-t-il, avait profité de certaines failles de coordination entre les différents services du délégataire pour ne pas s’acquitter de l’ensemble des factures qu’il devait.

Ces mêmes interlocuteurs expliquent que cet entrepreneur s’était vu accorder la possibilité de réaliser des travaux à l’intérieur et à l’extérieur du complexe touristique dont il était l’investisseur, de la part d’employés de la société délégataire.

Dès la finalisation des travaux, il s’était empressé de régler la première facture qui lui avait été adressée et ne concernait que la supervision de travaux dans son complexe touristique, qu’il aurait dû faire effectuer par des prestataires qu’il aurait lui-même engagés et non, comme cela a été fait, par des employés d’Amendis.

Le montant de cette première facture est d’ailleurs dérisoire, comparativement au montant global dont il aurait en principe dû s’acquitter.

Fait curieux, cet entrepreneur a d’ailleurs également réussi à obtenir un document attestant d’une mainlevée sur l’ensemble de ses factures en souffrance auprès d’Amendis, assurant que son entreprise s’était acquittée de l’ensemble des sommes qui lui étaient dues, ce qui lui a permis d’effectuer d’autres démarches à même de lui permettre de mener son chantier à son terme.

Avec ce stratagème, l’homme a donc pu éviter de payer cette facture très salée qu’il doit à Amendis, d’un montant cumulé d’environ 5,8 millions de dirhams.

Al Ahdath Al Maghribia assure que cette somme devait en principe être recouvrée pour le compte du budget de l’État, via le ministère de l’Intérieur, en tant que prise de participation dans les revenus de la société gestionnaire de ce complexe touristique de Tétouan.

Il semble par ailleurs, indique le quotidien, qu’Amendis éprouve quelques difficultés à recouvrer les créances en souffrance, étant donné que la voie d’un règlement à l’amiable semble désormais bouchée.

Une plainte a d’ailleurs été déposée et, en parallèle, les enquêteurs vérifient actuellement d’éventuelles complicités, dont pourraient être soupçonnés certains cadres de la branche eau du délégataire.

Par Fayza Senhaji
Le 26/05/2024 à 19h35