De l’observation aux alertes... Comment la DGM prépare ses bulletins météo

Une route enneigée dans la région d'Ifrane, dans le Moyen Atlas.

Le 21/12/2025 à 16h00

VidéoAvant d’être diffusées au grand public ou aux médias, les prévisions météorologiques passent par un processus scientifique rigoureux. De l’observation des paramètres atmosphériques au traitement des données par des supercalculateurs, la Direction générale de la météorologie mobilise des moyens technologiques avancés et l’expertise de ses spécialistes pour anticiper l’évolution du temps. Explications.

Avant d’atteindre les citoyens, les médias ou les différents utilisateurs, l’information météorologique suit un processus rigoureux et structuré. Comme l’explique, dans une déclaration pour Le360, Houcine Youaabed, responsable de la communication à la Direction générale de la météorologie (DGM), la production d’une prévision du temps repose sur plusieurs grandes étapes successives.

La première phase est celle de l’observation météorologique. Elle consiste à relever en continu les différents paramètres liés aux conditions atmosphériques, notamment la température, le taux d’humidité, la force et la direction du vent, ainsi que d’autres indicateurs climatiques essentiels.

Ces données sont collectées grâce à un dispositif dense et diversifié. La DGM dispose d’environ 430 stations météorologiques automatiques réparties sur le territoire national, auxquelles s’ajoutent 44 centres d’observation. Sans oublier les radars météorologiques ainsi que d’autres moyens technologiques de pointe.

L’observation s’appuie également sur les images satellitaires, qui constituent un outil central dans le suivi de l’évolution des systèmes météorologiques. Ces images sont actualisées toutes les dix minutes, permettant une surveillance quasi permanente de l’atmosphère.

Une fois recueillies, toutes ces informations ne sont pas diffusées directement. Elles passent par une seconde phase essentielle: celle de la centralisation, de l’intégration et du traitement des données, afin d’obtenir une base cohérente et exploitable pour les étapes suivantes.

La troisième étape concerne la prévision proprement dite. Elle repose sur l’utilisation de calculateurs extrêmement puissants. La DGM s’appuie notamment sur des ordinateurs de haute performance, comme le supercalculateur «Amtar», capable d’effectuer un million de milliards d’opérations par seconde.

Calculs intensifs et expertise humaine

Cette capacité de calcul est déterminante, souligne Houcine Youaabed, car les conditions météorologiques évoluent très rapidement. La vitesse de traitement permet ainsi d’anticiper les changements du temps avec un maximum de précision.

Les calculs effectués par ces ordinateurs produisent des résultats sous forme de modèles numériques et de cartes météorologiques. Ces supports illustrent l’évolution prévue des paramètres atmosphériques à la surface du globe et dans les différentes couches de l’atmosphère.

Toutefois, ces résultats bruts ne sont pas diffusés tels quels. Ils nécessitent une lecture et une interprétation approfondies par des spécialistes en prévisions météorologiques. Ces experts analysent les résultats des modèles et les confrontent à leur expertise terrain.

Enfin, lorsque des phénomènes météorologiques extrêmes ou inhabituels sont détectés, la DGM élabore des bulletins et des alertes spécifiques. Ces notices sont ensuite transmises à plusieurs intervenants et secteurs concernés, avec lesquels la Direction générale de la météorologie entretient des partenariats établis de longue date, afin d’assurer une diffusion rapide et coordonnée de l’information.

Par Fatima El Karzabi et Said Bouchrit
Le 21/12/2025 à 16h00