Nouveaux développements à venir dans l’affaire de la corruption au sein des tribunaux de Casablanca. Les équipes de la BNPJ qui planchent sur cette affaire continuent d’examiner la liste des personnes citées au cours du procès et l’enquête risque de livrer son lot de surprises. Des magistrats et des avocats figurent, en effet, parmi les noms évoqués, précise le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 8 juin.
Les premiers concernés ont déjà été entendus, mercredi, par le Parquet. Il s’agit des personnes citées au cours de l’enquête par les «intermédiaires» poursuivis dans cette affaire, actuellement en détention préventive à la prison civile d’Oukacha, à Casablanca. Cependant, note le quotidien, on ne connaît pas encore le sort qui leur a été réservé. Le déroulement des comparutions devant le procureur général du roi est tenu au secret, précise le quotidien. L’affaire est pour le moment cantonnée aux bureaux du procureur général près la Cour d’appel de Casablanca et du premier président de la même juridiction.
Au stade où en est le dossier, il n’a pas encore été décidé si les personnes qui bénéficient des procédures d’exception judiciaire seront déférées devant le juge d’instruction, à savoir les substituts du procureur du roi et si, dans le cas des magistrats, les dossiers seront déférés devant la Cour de cassation. On ne sait même pas encore si les personnes concernées sont bien impliquées dans les faits pour lesquels elles ont été citées dans cette affaire.
Toujours est-il que trois avocats ont été entendus dans le cadre de la même affaire, mardi, par les éléments de la BNPJ. Ils ont été appuyés, comme le veut la loi, par un représentant du barreau. Ils ont été interrogés sur le contenu de plusieurs procès-verbaux dans lesquels ils ont été cités et n’ont pu quitter les locaux de la BNPJ que très tard dans la nuit.
Cela dit, relève le quotidien, jusqu’à mardi dernier, la BNPJ a également entendu cinq magistrats et deux substituts du procureur du roi. D’autres personnes devraient également être entendues au cours de l’enquête. Le quotidien parle de magistrats relevant de différents tribunaux de Casablanca, ainsi que d’avocats opérant dans le périmètre de juridiction de la Cour d’appel de la même ville, tous ayant un lien avec la réseau des «intermédiaires des tribunaux» ou, en tout cas, dont les noms ont été cités par les personnes impliquées dans ce réseau. Les noms des personnes concernées sont, soit évoqués par les membres du réseau lors de leur interrogatoire, soit cités dans les enregistrements des communications effectuées par les mêmes membres du réseau. A la fin de la semaine dernière, au moins 25 personnes ont été entendues par le juge d’instruction. Ce dernier a décidé la poursuite de dix d’entre eux en liberté provisoire. Les autres ont été mis en détention.