Au Maroc, on ne badine pas avec la réglementation relative à l’émission de chèques bancaires. Plus de 700.000 personnes ont été interdites de chéquiers à fin 2023 en raison d’émissions de chèques sans provisions, dont 85% sont des personnes physiques.
C’est ce que rapporte Assabah dans son édition du vendredi 25 octobre, qui rend compte des dernières statistiques de la banque centrale relatives aux opérations effectuées par des chèques. Ainsi, on apprend que 82% du total des chèques retournés par les banques pour manque de provisions ont porté l’année dernière sur des montants allant de 1.000 dirhams à 50.000 dirhams. Plus encore, on se rend compte que 37% de ces chèques, soit plus d’un tiers, portent sur des montants compris entre 10.000 et 50.000 dirhams.
Le quotidien fait également remarquer que les chèques impayés portant sur des montants supérieurs à 100.000 dirhams ne représentent que 6% du total. Cependant, en valeur absolue, ils représentent logiquement plus de la moitié du montant total des chèques sans provisions.
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Se fiant aux mêmes données, Assabah ajoute que les services centraux de Bank Al-Maghrib ont reçu plus de 511.000 avis d’opposition concernant des chèques sans provisions, pour un montant total de plus de 17 milliards de dirhams. Lors du premier trimestre de l’année dernière, on a même constaté une envolée à ce niveau, avec pas moins de 46.000 avis reçus.
5.179 plaintes ont été directement transmises à la banque centrale, dont 97% ont déjà été résolues, d’après Assabah. Le traitement de ces plaintes a permis de lever l’interdiction de chéquiers prononcés par erreur à l’encontre de 114 personnes.
Par ailleurs, Assabah rapporte qu’à fin 2023, le nombre d’incidents de paiement non encore régularisés a cumulé près de 3,45 millions cas, soit une hausse de 2,8% en une année, suivant ainsi la même tendance qu’en 2022. La répartition par catégorie de clientèle indique que 73% des impayés, soit 2,5 millions de cas, concernent des personnes physiques.
Les dernières données de Bank Al-Maghrib font ressortir que les impayés concernent également les lettres de change. Au total, 586.000 de ces dernières ont été signalées l’année dernière, en baisse de 1% en glissement annuel. Leur montant total a également marqué une baisse de 3%, totalisant 33 milliards de dirhams, sachant que les régularisations à ce niveau ont connu une hausse de 2% en nombre et de 7% en valeur.