C’est un vieux dossier que les derniers bureaux qui se sont succédé à la tête de la mairie de Casablanca ont toujours promis de résoudre. Ainsi, comme y ont eu droit les anciens présidents du Conseil de la ville, Nabila Rmili hérite également du dossier de la location, à des prix souvent dérisoires, des biens de la ville. Elle l’a elle-même rappelé lors de la dernière session ordinaire du Conseil, faisant au passage quelques révélations qui risquent de faire polémique dans les prochains jours.
Ainsi, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 9 mai, en fin de semaine dernière, Nabila Rmili a expliqué devant les élus qu’un recensement des biens loués par la ville avait été effectué par son bureau. Et les résultats montrent l’ampleur du manque à gagner pour une ville où chaque sou compte pour remédier aux nombreux problèmes dont elle souffre. A titre d’exemple, elle cite le cas de magasins et d’équipements loués à un prix ne dépassant pas les 20 dirhams! Pourtant, toutes les estimations font état d’un revenu locatif théorique de plusieurs dizaines de milliers de dirhams pour les locaux concernés. Nabila Rmili a également précisé que 30% des biens recensés n'étaient pas enregistrés au niveau de la Conservation foncière, une anomalie de taille. Le Conseil de la ville semble d’ailleurs en avoir conscience puisque, parmi les annonces faites lors de cette session, figure le lancement d’une opération d’enregistrement de tous les biens appartenant à la ville, afin d’éviter tout risque de les voir dérobés par de tierces parties.
Par ailleurs, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, le Conseil de la ville a réalisé une étude qui démontre que la revalorisation des loyers permettrait de soulager efficacement les finances de la mairie. A noter que c’est dans ce contexte que les élus ont voté, lors de cette même session, la revue à la hausse du loyer de la Sqala, bâtiment qui a fait l'objet, durant de longues années, d’un conflit entre les locataires et la mairie qui souhaitait en relever la redevance. Désormais, le lieu devrait être loué à au moins 53.000 dirhams contre 750 dirhams jusque-là. Une véritable bouffée d’oxygène pour la ville, et ce ne devrait pas être la seule. Plusieurs sources estiment que d’autres propriétés de la ville seront concernées par des revalorisations semblables, pour mettre fin à la gabegie que représentait la location du patrimoine de la ville.