Les travaux de modernisation du passage frontalier de Bab Sebta avancent à petits pas, mais en attendant, les voyageurs sont durement touchés. Côté Fnideq, l’une des plus vastes opérations de réaménagement jamais lancées est en cours. Elle prévoit la création de nouveaux couloirs de circulation et la refonte complète des infrastructures, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia de ce vendredi 12 décembre. La première phase concerne les voies d’entrée et s’étend sur la zone basse, proche de la mer, où les travaux ont débuté de manière inattendue il y a environ un mois et devraient se poursuivre pendant six mois. La seconde phase portera sur la partie supérieure de la frontière avec une réorganisation totale de l’espace en six couloirs: trois pour les véhicules quittant l’enclave et trois pour ceux y entrant.
En parallèle, les autorités du préside occupé mettent également en œuvre un projet de rénovation qualifié de radical, amorcé depuis plusieurs années et récemment concrétisé par l’ouverture de ce qu’elles appellent «la frontière intelligente», où des systèmes automatisés doivent progressivement remplacer une partie du contrôle manuel. Néanmoins, l’absence d’informations précises sur le calendrier et la coordination entre les deux côtés nourrit l’inquiétude des usagers réguliers.
Sur le terrain, les conditions de passage sont devenues extrêmement difficiles, constate Al Ahdath Al Maghribia. Les files de voitures s’allongent sur deux à trois kilomètres, notamment à l’entrée de Sebta, paralysant les déplacements des travailleurs journaliers et des résidents marocains de l’enclave, nombreux à devoir franchir la frontière fréquemment pour rejoindre leurs familles. Le temps de passage, qui devait être raccourci après la réouverture post-Covid, atteint désormais six heures dans certains cas. Le processus de contrôle et de tampons progresse à un rythme très lent, ce qui fait craindre un scénario chaotique à l’approche des congés de fin d’année et des éliminatoires de la Coupe d’Afrique, période durant laquelle un afflux de membres de la diaspora et de touristes est attendu.
Al Ahdath Al Maghribia rapporte un sentiment de découragement et d’exaspération. Les difficultés ne proviennent pas uniquement des travaux, mais aussi d’un manque d’organisation. Plusieurs doléances ont été adressées aux autorités marocaines et espagnoles pour réclamer une révision du dispositif, jugé inefficace et inadapté à l’augmentation du trafic. L’absence totale de sanitaires, d’aires d’attente et de structures sociales ou médicales aggrave encore la situation.
Ni les habitants de la région, ni les voyageurs, ni les touristes ne disposent d’aménagements minimaux, ce qui transforme le passage en un espace de détresse permanente. Le week-end dernier, où plusieurs jours étaient fériés en Espagne, a vu cet encombrement atteindre son paroxysme, faute de voies de secours ou d’alternatives permettant de fluidifier la circulation. Les prochains mois risquent d’être encore plus compliqués, a-t-on pu lire. Tant que la coordination et la gestion des flux ne seront pas renforcées, la frontière de Bab Sebta continuera d’être synonyme de souffrance et d’attente interminable pour tous ceux qui doivent la franchir.








