Avortements clandestins: à Marrakech, deux médecins et cinq infirmières devant la justice

DR

Revue de presseKiosque360. La Cour d’appel de Marrakech statue, depuis mardi dernier, sur l’affaire du réseau d’avortement clandestin impliquant deux médecins et 13 autres accusés. En première instance, les mis en cause ont été tous été condamnés à des peines de prison avec sursis.

Le 07/04/2021 à 19h03

La Cour d’appel de Marrakech a repris, mardi dernier, ses audiences dans le procès de l’affaire du réseau d’avortement clandestin où sont impliqués deux médecins dont un gynécologue, 5 infirmières et 8 autres accusés. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle, dans son édition du mercredi 8 avril, que l’un des accusés a été condamné, en première instance, à 6 mois de prison avec sursis pour détournement de mineur, attentat à la pudeur et adultère. Les deux médecins âgés respectivement de 77 ans et de 67 ans ont écopé, eux aussi, d’une peine de 6 mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 500 dirhams pour pratique courante de l’avortement illégal et vente de médicaments prohibés destinés à l’interruption de grossesse. 

Le tribunal de première instance a condamné les cinq infirmières et deux employées à deux mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 500 dirhams pour complicité dans la pratique des interruptions clandestines de grossesse. Parmi les accusés, on trouve, aussi, sept filles ayant subi des IVG. Elles ont écopé de deux mois de prison avec sursis. La Cour a néanmoins acquitté le gérant d’un café situé dans l’arrondissement de Sidi Youssef. Le prévenu était poursuivi pour participation à une tentative d’avortement et incitation à cette pratique illégale.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les faits remontent au 26 juin 2020, quand le parquet général avait déféré, en état d’arrestation, les accusés devant la Chambre correctionnelle de première instance. Les mis en cause avaient été arrêtés dans une clinique du quartier Gueliz, où la police a découvert des médicaments servant à l’avortement, ainsi que plusieurs fichiers appartenant à des patientes. Il faut rappeler que la clinique du gynécologue obstétricien, âgé de 77 ans, était surveillée de près par la police depuis qu'elle avait fait l’objet de multiples plaintes. Les observateurs qui suivent cette affaire dite du «plus grand réseau d’avortement à Marrakech» attendent avec impatience le verdict de la Cour d’appel pour savoir si les juges seront aussi cléments que leurs pairs du tribunal de première instance.

Par Hassan Benadad
Le 07/04/2021 à 19h03