Augmentation des taxes: les réactions des propriétaires de cafés et restaurants de Casablanca

khalil Essalak / Le360

Le 15/10/2022 à 17h11

VidéoL’augmentation proposée par la maire de Casablanca, Nabila Rmili, des taxes imposées aux cafés et restaurants n'est pas bien accueillie par les professionnels. Ces derniers estiment qu'une telle décision, dans la conjoncture actuelle, ne fera que porter préjudice au secteur. Réactions.

La maire de Casablanca, Nabila Rmili, l’a dit clairement: il faut renforcer les ressources financières de la ville. Pour ce faire, le Conseil communal a élaboré une proposition selon laquelle tout un ensemble de taxes et d’impôts serait revu à la hausse. Cet amendement fiscal devrait permettre de récolter 4,2 milliards de dirhams.

Parmi les principaux secteurs concernés par cette hausse des impôts figurent les cafés et restaurants. Cependant, ceux-ci rejettent catégoriquement cette proposition qui viendrait, entre autres, accroître la pression financière sur un secteur déjà fragilisé.

«Cette augmentation qu’ils veulent appliquer est exagérée. Notre activité a déjà reculé de 50 à 60% et les chiffres d’affaires que nous réalisons actuellement sont vraiment faibles», explique un propriétaire de café interrogé par Le360. Selon lui, cette augmentation portera préjudice aux professionnels, qui trouveront de plus en plus de difficultés à couvrir leurs charges, d'autant que l’activité du secteur n’a toujours pas retrouvé son niveau pré-pandémie.

Les propriétaires des cafés et restaurants casablancais trouvent ainsi cette proposition «inadéquate». «Nous étions étonnés par cette décision. Dans un contexte marqué par la hausse des prix des carburants et des matières premières, nous nous attendions à une aide publique, mais là, nous devrons supporter une autre pression. Les professionnels du secteur payent déjà 14 impôts différents», déplore Mohamed Amine, propriétaire d’un café de la métropole. «Nous n’acceptons pas cette augmentation. Nous ne pourrons pas la supporter.»

Face au rejet des professionnels, le Conseil de la ville de Casablanca a reporté l'amendement. «Les membres de la Commission ont été persuadés de la pertinence des arguments avancés par les représentants des propriétaires de cafés et restaurants, et se dirigent vers la prorogation de ce point à la session de février 2023», a fait savoir une source au sein du Conseil communal, jointe par Le360 à l’issue de la réunion de la Commission des finances du Conseil, tenue dans la matinée du jeudi 13 octobre 2022.

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 15/10/2022 à 17h11