Casablanca: Rmili veut interdire la circulation des charrettes à traction animale, les propriétaires sont en colère

Lors de la session ordinaire du conseil communal de Casablanca, tenue mercredi 5 octobre 2022, Nabila Rmili a marqué sa détermination d’interdire la circulation dans la zone urbaine, aux charrettes à traction animale. 

Lors de la session ordinaire du conseil communal de Casablanca, tenue mercredi 5 octobre 2022, Nabila Rmili a marqué sa détermination d’interdire la circulation dans la zone urbaine, aux charrettes à traction animale.  . DR

Le 12/10/2022 à 09h47

VidéoLors de la session ordinaire du Conseil communal de Casablanca, tenue mercredi 5 octobre, Nabila Rmili a marqué sa détermination d’interdire la circulation dans la zone urbaine, aux charrettes à traction animale. Interrogés par Le360, les propriétaires de ces dernières s’insurgent et revendiquent «justice» et «indemnisation».

La décision de Nabila Rmili, maire de Casablanca, d’interdire la circulation des charrettes à traction animale dans la zone urbaine de la métropole a surgi comme un coup de tonnerre pour les propriétaires de ces véhicules. Et pour recueillir leurs réactions, Le360 s’est rendu dans les quartiers de Sebata, Sidi Othmane et Lahraouiyine.

«J’exerce ce métier depuis plus de 20 ans. C’est la seule source de subsistance pour moi et ma famille. Avec cette décision, les autorités locales portent un coup fatal à des centaines de personnes qui n’ont que ces charrettes comme source de revenus», s’indigne le propriétaire d’une charrette à traction animale.

Bouazza, propriétaire d’une charrette à traction animale, tout en partageant l’indignation de son «collègue», dit ne pas être contre cette interdiction. Il a en revanche une condition: «les autorités locales doivent recenser les personnes concernées pour les indemniser», suggère-t-il avant d’appeler les responsables à la tête de la métropole à «réglementer ce secteur comme avec les propriétaires de calèches à Marrakech».

Même son de cloche chez les usagers de ce moyen de transport. L’un d’entre eux a expliqué qu’il utilise les charrettes tirées par des animaux depuis 20 ans pour se rendre sur son lieu de travail. Son motif? Les tarifs abordables pratiqués. «Je paie 2,5 dirhams le voyage ce qui reste très abordable pour les gens avec des petits revenus», explique-t-il.

La décision de Nabila Rmili semble donc diviser les Casablancais. D’une part, des internautes qui ont salué cette initiative et qui considèrent ce moyen de transport «primitif» comme l’un des points noirs de la métropole. De l’autre, ceux qui l’utilisent pour son prix abordable ou comme source unique de revenu. Il convient de préciser que cette décision n’est toujours pas entérinée. Elle fera objet de discussions lors de la deuxième partie de la session d’octobre du conseil de la ville de Casablanca, qui aura lieu mercredi 19 octobre 2022.

Par Amine Lamkhaida et Adil Gadrouz
Le 12/10/2022 à 09h47