Lundi dernier, la direction du lycée Omar Ibn Al Khattab, situé à Ait Melloul, a renvoyé plusieurs élèves dont les parents sont «coupables» de n’avoir pas payé leurs cotisations à l’Association des parents d’élèves (APE).
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 30 novembre, que les parents concernés ont été choqués par cette décision qu’ils considèrent comme contraire à tout principe et aux règlements des établissements scolaires. La direction du lycée, ajoutent-ils, n’a pas le droit de procéder à cette vaste opération d’exclusion des élèves pour obliger leurs parents à s’acquitter des cotisations à une APE qui vient d’être constituée.
Ahmed Hamri, le père d’un élève renvoyé, raconte, avec amertume, la chronologie de cette exclusion. «Mon fils a été sommé par les responsables du lycée de quitter la classe à 8h 45 en compagnie de 17 autres élèves (filles et garçons). Il est revenu à 10 heures mais a été interdit, comme ses camarades, de reprendre les cours tant qu’il n’avait pas payé le montant de cette cotisation qui s’élève à 100 dirhams», affirme-t-il. Et d’ajouter «que certains parents d’élèves n’ont pas payé cette cotisation parce qu’ils sont tout simplement démunis, tandis que d’autres ont refusé de s’en acquitter à cause de la façon non démocratique avec laquelle l’APE a été constituée»
Selon Al Ahdath Al Maghribia, qui cite la même source, «une poignée de parents d’élèves se sont réunis récemment et ont formé le bureau de cette association sans convoquer l’ensemble des parents d’élèves, ni même les informer de sa constitution ni de la date de la tenue de son assemblée générale constitutive». Les parents contestataires ont été surpris par la façon avec laquelle le directeur et le surveillant général du lycée se sont substitués à l’APE pour renvoyer les élèves, pour une raison qui ne le concerne pas.
La même source a vivement critiqué «le comportement affligeant des responsables du lycée envers des élèves dont les parents sont des travailleurs journaliers saignés à blanc par la hausse vertigineuse des prix».
Heureusement, le directeur provincial de l’Éducation nationale est intervenu après le rassemblement contestataire des 17 élèves renvoyés du lycée. Il a ainsi décidé de les réintégrer dans leurs classes tout en mettant en garde contre la récurrence de ces agissements et en appelant la direction du lycée à laisser l’APE gérer, toute seule, ses affaires avec ses adhérents.