Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger (2008-2012; 2017-2020), a affirmé dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro que l’appui de la France à la marocanité du Sahara aurait des répercussions considérables à l’avantage du Royaume sur la scène internationale. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France possède une influence et une aura significatives qui pourraient encourager d’autres nations, notamment européennes, à reconsidérer leur position sur ce dossier. Selon lui, ce soutien pourrait «désinhiber» ces pays, entraînant ainsi un alignement croissant en faveur du Maroc.
Driencourt a également souligné que le soutien français pourrait marquer un tournant inédit dans la politique internationale vis-à-vis du Sahara marocain et ouvrir la voie à l’amplification et l’élargissement des reconnaissances de la marocanité du Sahara. «On peut penser qu’un changement dans la politique française aura un effet d’entraînement sur d’autres pays et les “désinhibera”, compte tenu de ce que la France est membre permanent du Conseil de sécurité à l’ONU. D’autres États, notamment des Européens, suivront», a-t-il fait savoir.
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En réponse à une question sur les répercussions sur les relations franco-algériennes, Driencourt a précisé que la décision française était motivée par une volonté de dépasser un statu quo stérile. En optant pour le soutien à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, Paris a pris en compte, selon lui, la réalité selon laquelle les avantages avec le Maroc étaient désormais prépondérants.
«Paris le sait et, je pense, a pris cette décision en toute connaissance de cause, c’est-à-dire en pesant les avantages et les inconvénients. On peut penser que le gouvernement a estimé que le statu quo actuel menait à une impasse et que les avantages penchaient désormais du côté marocain et qu’il fallait en tirer les conclusions», a-t-il expliqué.
Quant à la question sur les possibles sanctions d’Alger, Driencourt a noté que les autorités algériennes auraient tout intérêt à éviter une escalade avec Paris qui pourrait se retourner contre leurs propres intérêts. La France, en détenant des outils de pression importants tels que les accords sur les visas et l’accord sur les passeports diplomatiques, pourrait infliger des restrictions considérables aux généraux algériens.
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«Il faut savoir raison garder, d’autant plus que Paris dispose, pour ce qui le concerne, de plusieurs leviers qui, s’il le voulait pourraient être utilisés très rapidement», fait remarquer Driencourt. «Par exemple, évidemment, les visas, l’accord de 1968 sur l’installation des Algériens en France, mais aussi, si on voulait aller plus loin, l’accord de 2007 qui exonère de visas les détenteurs algériens de passeports diplomatiques (c’est-à-dire tous les dirigeants civils et militaires), les accords de sécurité sociale, etc. Alger a-t-il intérêt à pousser la France dans cette voie ?», a-t-il complété.