Voici comment et pourquoi les contrôleurs de la navigation aérienne seront soumis au régime militaire

Des contrôleurs aériens, face à leur écran, au poste de commande de la tour de contrôle d'un aéroport.  . DR

Revue de pressePour faire face à l’anarchie qui menace la navigation aérienne, quand des avions ont été récemment empêchés de décoller ou d’atterrir à l’aéroport Mohammed V, les autorités marocaines ont fini par réagir. Désormais, les contrôleurs de la navigation aérienne seront soumis, pour plus de discipline, au régime militaire. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 23/05/2023 à 20h50

Le Conseil des ministres, tenu le 19 mai courant à Rabat, a adopté un projet de décret prévoyant que les étudiants de l’Académie internationale Mohammed VI de l’aviation civile qui suivent une formation en matière de «contrôle de la navigation aérienne» et de la «sécurité électronique du trafic aérien» suivront également une formation militaire.

Selon le quotidien arabophone Al Akhbar, dans son édition du mercredi 24 mai, cette mesure a été prise pour mettre fin à certaines pratiques anarchiques qui ont accompagné les mouvements sociaux initiés ces derniers temps par les contrôleurs de la navigation aérienne. En effet, précise le journal, ces contrôleurs de la navigation aérienne, en plus de leurs constants mots d’ordre de grève, sont allés récemment jusqu’à faire obstruction à la navigation et à la sécurité aériennes en empêchant des avions de décoller ou d’atterrir au niveau de l’aéroport Mohammed V.

Face à cette situation, l’Office national des aéroports (ONDA) a été obligé de demander l’aide aux Forces Royales Air (FRA) en vue de lui détacher des contrôleurs aériens militaires pour assurer la continuité du trafic aérien. C’est ainsi que pas moins de 67 contrôleurs aériens ont été mis à la disposition de l’ONDA par les FRA, dont certains pour couvrir, à partir du Centre régional du contrôle de la sécurité aérienne sis à l’aéroport d’Agadir, toute la partie sud de l’espace aérien du Royaume.

D’ailleurs, ces contrôleurs aériens militaires sont en train de suivre une autre formation, en prévision de la prise en main par le Maroc de tout son espace aérien, en accord avec l’Espagne qui s’apprête à se désengager du contrôle de la navigation aérienne au-dessus des provinces du Sahara marocain.

Pour ce qui est du projet de décret instituant une formation militaire au profit des contrôleurs de la navigation aérienne, il précise que cette mesure a été jugée nécessaire en vue de sensibiliser les étudiants de l’Académie internationale Mohammed VI de l’aviation civile au devoir de responsabilité, à l’instar de ce qui a déjà cours dans d’autres écoles et établissements supérieurs nationaux, comme l’Ecole Mohammedia d’ingénieurs, l’Ecole de formation des membres de la protection civile, ou celle des cadres de l’administration territoriale.

Ainsi, les lauréats de l’Académie internationale Mohammed VI de l’aviation civile auront la qualité de militaires de réserve des forces armées royales. Il leur sera interdit à ce titre d’adhérer à un parti politique ou à un syndicat, et seront soumis à la loi 108-13 relative à la justice militaire.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 23/05/2023 à 20h50