Malgré le cinglant démenti officiel apporté mardi 2 novembre par les autorités militaires mauritaniennes quant à la fausse information sur une prétendue attaque marocaine contre des camionneurs algériens en territoire mauritanien, c’est la présidence algérienne elle-même qui persiste et signe, ce mercredi. Non seulement elle fait sienne cette affaire douteuse, mais elle n’hésite pas à la déplacer vers la zone tampon du Sahara marocain après que l’état-major de l’armée mauritanienne a, dans un communiqué officiel, démenti cette prétendue attaque sur le sol mauritanien et conseillé aux médias locaux de ne plus relayer ce genre d’«informations suspectes», devenues très courantes ces dernières semaines.
Mais la volonté des autorités algériennes d’exploiter cet incident monté de toutes pièces, à des fins bellicistes, est manifeste. En effet, dans le communiqué de la présidence algérienne, relayé par l’agence de presse officielle algérienne (APS), c’est surtout la journée du 1er novembre qui est mise en exergue, en vue de galvaniser l’opinion publique algérienne, aux prises avec de graves soucis socio-économiques.
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«Le 1er novembre 2021, alors que le peuple algérien célèbre dans la joie et la sérénité le 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Révolution de libération nationale, trois ressortissants algériens ont été lâchement assassinés par un bombardement barbare de leurs camions, alors qu'ils faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, dans un mouvement naturel d'échanges commerciaux entre les peuples de la région», écrit le communiqué.
Pire, et alors qu’il affirme que les autorités algériennes vont bientôt ouvrir une enquête, le communiqué présidentiel affirme déjà que «plusieurs facteurs désignent les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental comme ayant commis avec un armement sophistiqué ce lâche assassinat à travers cette nouvelle manifestation d'agressivité brutale qui est caractéristique d'une politique connue d'expansion territoriale et de terreur».
Le bellicisme algérien apparaît clairement quand ce communiqué conclut que «les trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d'Etat rejoignent, en ce glorieux jour du 1er Novembre, les Martyrs de la Libération nationale», et que «leur assassinat ne restera pas impuni».
A lire entre les lignes de ce communiqué de la présidence algérienne, il ne fait plus aucun doute que l’Algérie cherche un alibi, fut-il une fake news, pour embraser la région.
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Pour le moment, aucune source marocaine n’a confirmé l’incident qui a fait l’objet d’un communiqué de la présidence algérienne. Mais on peut légitiment s’étonner de la présence de «civils » dans une zone de guerre.
L’APS a sorti ce 2 novembre, le communiqué 355 du Polisario relatif à sa guerre contre le Maroc. Dans un communiqué, publié samedi dernier suite à la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, le Polisario a appelé à «intensifier la lutte armée contre le Maroc». Le patron du Polisario a même désigné un nouveau chef militaire pour ses milices, à travers la nomination à ce poste du va-t’en-guerre, Mohamed El Ouali Akeik, un soi-disant ex-Premier ministre dont la moitié du visage est paralysée par la maladie.
Si l’on admet que le régime algérien dit vrai, que faisaient les camionneurs algériens dans la zone tampon du Sahara, dans ce contexte embrasé? Y ont-ils été envoyés en guise de provocation? Ou bien transportaient-ils des armes pour le Polisario?
D’ailleurs, il faut aussi relever que si les camionneurs algériens se dirigeaient vers la Mauritanie, ils ne pouvaient y accéder que par le seul passage ouvert à la frontière entre ces deux pays (qui partagent 460 km de frontières). En effet, depuis juillet 2017, et à part ce passage, toute la frontière entre la Mauritanie et l’Algérie est déclarée zone militaire interdite par l’armée mauritanienne. Or, le communiqué de la présidence algérienne précise que les camionneurs qui ont été tués faisaient le trajet sur l’axe «Ouargla-Nouakchott» et ont traversé la zone tampon du Sahara marocain. En aucun cas, ces routiers ne pouvaient accéder au territoire mauritanien en traversant le tampon.
En effet, depuis le 6 janvier 2021, la Mauritanie a déclaré sa frontière avec la zone tampon du Sahara marocain une «zone de défense sensible», pour éviter toute incursion du Polisario sur son territoire. Mais aussi pour protéger, de son côté, sa frontière Atlantique avec le Maroc et le passage d’El Guerguerat, un poumon stratégique pour la Mauritanie.
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Le régime algérien s’est engagé depuis plusieurs mois dans une escalade à laquelle il assigne, vraisemblablement, comme fin un conflit armé avec le Maroc. Dans tous les numéros de 2021, la revue El Djeich, porte-voix de l’armée algérienne, utilise un langage guerrier contre le Maroc. Le chef d’état-major, Said Chengriha, qualifie le Maroc d’«ennemi traditionnel» et a multiplié les sorties hostiles contre le Maroc. Dans une interview télévisée, le président Tebboune, a menacé, le 10 octobre 2021 d’une «guerre sans fin» contre le Maroc.
Le régime algérien cherche à faire diversion des problèmes intérieures en créant une tension permanente avec le Royaume du Maroc.
Embourbé dans une crise multiforme et une grogne des citoyens en raison de l’inflation et de la hausse des prix des produits alimentaires, le régime algérien est à la fois impuissant et incompétent pour faire face. Preuve de l’impéritie du régime: Tebboune menace les intermédiaires dans la vente des pommes de terre, dans son interview du 10 octobre, d’une peine de prison de 30 ans et même de la peine capitale. Résultat, les commerçants algériens ne veulent plus stocker de pommes de terre. Et le prix de ces légumes est passé de 80 dinars à la date de l’interview de Tebboune à 150 dinars depuis une semaine.
Aux provocations et gesticulations de la junte, le Maroc oppose calme et sang-froid. Le Royaume ne se laissera pas entraîner dans la spirale martiale, voulue par le régime algérien. Mais le Maroc est aussi bien préparé pour riposter sévèrement en cas d’agression par l’armée algérienne.
Les chaînes de télévision algériennes préparent, ce mercredi 3 novembre 2021, les Algériens à un conflit armé contre le Maroc.