Ce mardi 2 novembre 2021, un sinistre site d’informations, très proche de la junte algérienne, dénommé menadefense.net, a prétendu que «l’armée marocaine a bombardé hier, 1er novembre, dans l’après-midi, deux camions de transports algériens qui faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla, faisant trois morts». Pour tenter de donner du crédit à ses allégations, ledit site ajoute qu’il dispose, comme preuves, des plaques minéralogiques des deux camions, de marque MAN, et les noms des victimes.
Mais là où ce site s’emmêle les pinceaux, c’est quand il affirme que «pour le moment, les autorités algériennes ont gardé le silence et attendent probablement les conclusions de l’enquête du côté sahraoui». Des Sahraouis qui enquêtent sur un prétendu bombardement marocain contre des camions algériens en plein territoire mauritanien? Troublant.
Il est vrai que ce n’est pas la première fois que des fake news du genre apparaissent de temps à autre sur les réseaux sociaux, relatant de prétendus bombardements marocains contre des camionneurs algériens sur le territoire mauritanien. Mais cette fois-ci, l’armée mauritanienne en a eu assez et a décidé sortir de son silence pour démentir, de façon ferme, ces allégations, qui s’inscrivent dans le cadre de la guerre tous azimuts que mène Alger contre Rabat.
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Ce mardi, la direction de la communication et des relations publiques de l’état-major général des armées à Nouakchott, a fermement démenti, dans un communiqué, toute attaque sur le sol mauritanien. Dans son communiqué, relayé par l’Agence mauritanienne d’information (AMI - agence officielle), le service de communication de l’état-major mauritanien met également en garde contre la circulation d’informations sur une prétendue «attaque de camions algériens au nord du pays».
Et de préciser qu’«afin d'éclairer l'opinion publique et de corriger les informations diffusées, la direction de la communication et des relations publiques de l'état-major général des armées dément toute attaque à l'intérieur du territoire national. Elle appelle l’ensemble (des médias locaux, Ndlr) à s’assurer de la véracité des informations et à la prudence face aux sources d'information suspectes».
Suspectes. Le mot est lâché. En effet, le choix du jour même de l’attaque est suspect. Il s’agit en fait de laisser entendre que le Maroc a choisi le 1er novembre, jour où l’Algérie est occupée par les célébrations du déclenchement de la guerre contre l’occupation française, pour tuer trois de ses ressortissants. Le choix du territoire mauritanien est lui aussi suspect, puisque la junte algérienne a voulu profiter du silence des autorités mauritaniennes lors des précédentes allégations, pour écrire que «ce n’est pas la première agression ou attaque qui a été enregistrée dans la région, mais c’est de loin la plus importante».
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Suspecte aussi est la tentative algérienne de jouer son va-tout dans le contexte régional et international qui lui est très défavorable, quatre jours seulement après le vote quasi unanime de la résolution 2602 du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Sahara marocain. Résolution qui constitue une douloureuse gifle et une terrible désillusion pour Alger.
Suspecte enfin est cette fake news qui intervient à la veille de la première tournée régionale de Staffan de Mistura, nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara, chargée par le Conseil de sécurité de relancer le processus des «tables rondes» quadripartites, auquel l’Algérie tente de se dérober, elle qui croit pouvoir entraîner avec elle la Mauritanie. Ce holà de l'armée mauritanienne sonne comme une mise en garde claire et nette lancée par la Mauritanie, qui fait ainsi comprendre à son encombrant voisin algérien qu'il doit arrêter ses tentatives récurrentes, et vaines, de lui créer des "bisbilles" avec son partenaire marocain.
Le régime algérien est visiblement en panne d'idées et n'a plus que la désinformation comme bouée de secours. Une bouée, sans air, inapte à secourir.