Vidéo. Un journaliste algérien met à nu l’affairisme des généraux et des «voyous» du Polisario

Le journaliste et ancien candidat à la présidentielle algérienne, Ghani Mahdi.

Le journaliste et ancien candidat à la présidentielle algérienne, Ghani Mahdi. . DR

Le 15/05/2020 à 20h27

VidéoLe journaliste Ghani Mahdi, ancien candidat à la présidentielle algérienne, réagit à la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger, tout en pointant du doigt l’animosité du régime algérien à l’égard du Royaume. Il dénonce le soutien au Polisario et la fermeture des frontières.

Ghani Mahdi est journaliste algérien établi à Londres, où il anima plusieurs émissions politiques, qui attiraient des millions de téléspectateurs arabes, particulièrement ses compatriotes algériens. L’animateur du célèbre programme satiro-politique «Wash Galou fi jornane», diffusé sur la chaîne Al-Magharibia (2013 à 2016), est aussi connu pour son soutien sans équivoque au mouvement populaire (hirak) algérien.

Très actif sur les réseaux sociaux, le malheureux candidat à la présidentielle algérienne de décembre 2019 a mis en ligne, jeudi 14 mai, une vidéo dans laquelle il s’exprime sur les différents volets de l’actualité politique de son pays.

L’auteur de La brusque vie et surtout de La casquette et du cigare, un roman-brûlot qui vise selon lui à «simplifier les choses aux jeunes Algériens afin qu'ils puissent avoir une idée plus claire de l'histoire de leur pays et de la manière dont les militaires ont géré les affaires de l'Etat depuis l'indépendance», dénonce, dans cette nouvelle vidéo, les travers du régime vert-kaki.

Réagissant à la convocation de l’ambassadeur du Maroc à Alger par le chef de la diplomatie algérienne, suite à l’affaire dite du consul du Maroc à Oran, le journaliste rappelle que le régime algérien nourrit de l’animosité non seulement en direction du Maroc, mais aussi envers d’autres pays voisins. Il est particulièrement peu tendre avec la générosité du régime d’Alger envers le Polisario, grassement payé par l’argent du peuple algérien depuis 45 ans.

Il déplore que le régime algérien ne connaisse que le «langage de la force» et ignore tout des «us diplomatiques» qui lui auraient permis d’avoir de bonnes relations avec ses nombreux voisins à la face desquels il a quasiment fermé toutes ses frontières. Il dénonce spécialement la fermeture des frontières entre le Maroc et l’Algérie, un «crime» contre «deux peuples qui vivent côte à côte depuis des millénaires».

Ghani Mahdi s’attarde dans cette vidéo sur ce qu’il appelle la relation «mafieuse» entre les généraux algériens et les dirigeants du Polisario. Ces derniers, qualifiés de «voyous», accaparent chaque année «des centaines et des centaines de millions de dollars» de l’argent algérien, et sont «logés au luxueux complexe du club des pins» aux côtés des oligarques corrompus du pouvoir algérien.

Avec «ce gaspillage au profit du Polisario, qui dure depuis maintenant 45-50 ans, le régime algérien n’a d’autre objectif que de faire étalage de son animosité à l’égard du Maroc, alors que le peuple algérien en a marre de cette situation», regrette le journaliste.

Dénonçant le blocage par le régime algérien de toute solution au Sahara, Ghani estime que cela démontre «l’incapacité du régime algérien à régler un problème de rien du tout» et créé de toute pièce.

Revenant sur ce que tout le monde sait déjà, Ghani se montre beaucoup plus précis en attestant que l’aide européenne fournie gratuitement aux populations des camps sahraouis de Lahmada se retrouve dans les plats des clients des «grands restaurants d’Alger». Même les «grandes boîtes de thon destinées à nourrir les enfants sahraouis» se vendent dans les épiceries d’Alger. A contrario de la famine, de la soif et de la maladie dans les camps, le «whisky coule à flots» dans les villas cossues des dirigeants du Polisario à Tindouf, villas où sont garées toutes catégories de voitures de luxe.

La bande à Brahim Ghali serait d’ailleurs, selon le journaliste algérien, derrière un trafic de «voitures de type 4X4 livrées aux affairistes du régime algérien». Les Algériens ont au demeurant baptisé ces véhicules du surnom de… Polisario.

Une nouvelle page sur le commerce juteux des dirigeants du Polisario et les hauts gradés de l’armée algérienne est ainsi dévoilée. «Arrêtez de nous mentir!», lance Ghani à la face des généraux algériens. Peu probable que son cri de colère soit entendu.

Par Mohammed Ould Boah
Le 15/05/2020 à 20h27