Vidéo. Sahara marocain: le régime algérien «plus isolé que jamais» (El Hosseini)

Le360

Après le revers infligé au régime algérien devant le Conseil de sécurité, le Maroc consolide son offensive diplomatique. Le projet d'autonomie est confirmé comme étant "la seule solution au conflit du Sahara marocain", estime le politologue Mohamed Taj Eddine El Hosseini. Entretien.

Le 21/04/2020 à 15h41

L’Algérie est de plus en plus isolée au niveau international sur le dossier du Sahara, où elle est pratiquement la seule entité à défendre, sans le dire, le séparatisme. Ni la crise politique profonde que traverse ce pays, ni sa faillite économique ne l’empêchent de continuer ses manœuvres. Mais en vain. Car tout plaide en faveur de la position du Maroc et de sa souveraineté sur ses provinces du Sud. C’est ce que confirme le politologue Mohamed Taj Eddine El Hosseini dans une interview accordée à le360.

«En octobre dernier, le Conseil de sécurité a décidé de prolonger le mandat de la Minurso d’une année supplémentaire, contre six mois auparavant. Cette décision est en soi une victoire pour le Maroc, car cela entend que le débat autour du Sahara marocain à l’ONU ne sera rouvert qu’en octobre prochain. Récemment, et à l’ONU, il était question de l’ouverture par plus dix pays de consulats généraux dans les provinces du Sud, à Laâyoune et Dakhla. Mais quand la question a été débattue, et sur un total de 193 pays, seule l’Algérie est sortie avec une position aussi extrême que totalement hostile à ces initiatives souveraines. Alger est allée même jusqu’à rappeler son ambassadeur en Côte d’Ivoire», affirme El Hosseini.

Que faut-il en conclure? «Que le Maroc gagne des points et que la position algérienne sur les consulats est en soi un aveu que ce pays est la partie prenante principale au conflit et qu’il est loin d’être neutre. Alger doit donc faire partie du règlement de ce dossier», tranche le politologue. En attendant, le pays voisin et le Polisario sont aujourd’hui isolés. «La preuve en est qu’auparavant, 84 pays reconnaissaient le front séparatiste. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 28. En face, le Conseil de sécurité, et l’ensemble de la communauté internationale présentent le plan d’autonomie du Sahara sous souveraineté marocaine comme sérieux et crédible. Il s’agit donc de la seule option valable pour servir de base à de futures négociations», explique El Hosseini.

L’Algérie, se laissera-t-elle faire? «La rigidité du régime algérien signifie que c’est toujours la junte militaire qui est aux commandes et que son seul objectif est de se maintenir au pouvoir», indique le politologue. Pour lui, ce régime n’a que faire des intérêts de son propre peuple, qui a tout à gagner à ce que les relations avec le Maroc soient normalisées. «Pire, on assiste à une forme de radicalisation dans la mesure où, auparavant, ce régime sortait les griffes quand les prix du pétrole étaient au plus haut. Aujourd’hui, même avec des niveaux aussi historiquement bas, l’hostilité envers le Maroc augmente», constate El Hosseini. Jusqu’à quand?

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 21/04/2020 à 15h41