Vidéo. Le chef de l’armée algérienne s’attaque au Maroc pour faire diversion sur les graves problèmes intérieurs

Le général Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'armée algérienne. . DR

Le 29/09/2021 à 07h43

VidéoMardi 28 septembre, le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chengriha, a alimenté, depuis Oran, le feuilleton de l’escalade du régime algérien contre le Maroc. Il s’est nommément attaqué au Maroc, pays qu’il considère comme l’ennemi, le responsable des maux en Algérie.

Depuis son arrivée au pouvoir, il y a 20 mois de cela, le président algérien Abdelmadjid Tebboune semble toujours frappé d’une interdiction de quitter le périmètre de la capitale algérienne, pour se rendre dans d’autres régions du pays. Ce rôle est du seul ressort du chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, qui alterne les voyages en Suisse pour se soigner avec un safari dans les wilayas où, sous prétexte de visiter les régions militaires, il vient en réalité donner ses ordres aux walis, ses autres subalternes directs.

Mardi 28 septembre, Chengriha était à Oran, où il a prononcé un discours devant une assistance en treillis militaire. Comme il est totalement désarmé face aux graves problèmes dans lesquels est engluée la «nouvelle Algérie», à cause notamment du détournement de ses richesses par les hauts gradés de l’armée et les oligarques qu’ils ont protégés, Chengriha a fait diversion en s’attaquant au Maroc. Le Royaume est à nouveau accusé d’être «allé trop loin, dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives, visant à réduire le rôle de l'Algérie dans la région, épuiser ses capacités, entraver son processus de développement et tenter de porter atteinte à l'unité de son peuple, en semant la discorde et la division en son sein».

Selon Chengriha, «l'attachement de l'Algérie à ses principes et sa détermination à ne guère en dévier dérangent le régime du Makhzen et entravent la concrétisation de ses plans douteux dans la région».

Le Maroc est également accusé par Chengriha – et ce, sans la moindre preuve– de soutenir les nombreux opposants au régime algérien, tous exilés en Europe.

«Les ennemis ont ainsi trouvé en certains faibles d'esprits et traitres à la Nation, instrumentalisés et recrutés comme agents, le moyen de parvenir à leurs fins, à savoir, affaiblir l'Algérie de l'intérieur et lui faire pression pour qu'elle renonce à ses principes immuables», a déclaré Chengriha.

Ce dernier agite ainsi le spectre de «l’ennemi étranger», dans l’objectif de créer un front intérieur ardemment recherché par la junte qui ne réussit pas à entraîner le peuple algérien dans son délire hystérique contre le Maroc.

Il affirme ainsi compter sur le «vaillant peuple qui, quelles que soient les circonstances, se tiendra aux côtés de ses dirigeants et des institutions de l'Etat, tel un seul homme». Or ce peuple n’a jamais connu autant de privations que depuis l’arrivée du duo Chengriha-Tebboune au pouvoir. Le pouvoir d’achat est à son plus bas niveau en Algérie, les denrées de première nécessité comme la farine ou l’huile sont en rupture de stock, le manque de liquidités et la dévaluation du dinar local ont également fortement enflammé les prix d’autres produits de base: fruits, légumes, viandes...

Des enfants algériens, atteints d'un cancer, meurent, faute de médicaments. Même le livre scolaire est devenu une denrée rare en Algérie.

Désespérés, les Algériens prennent la fuite vers les côtes espagnoles qui enregistrent des arrivées record de clandestins en provenance de «l’Algérie nouvelle». Rien qu'au cours de ce mois de septembre, près de 10.000 Algériens ont ainsi traversé la Méditerranée en direction de l’Espagne.

Saïd Chengriha n’est donc pas sans savoir que l’Algérie est aujourd’hui assise sur un volcan, et que le régime est incapable de faire face aux problèmes qui rendent pénible le quotidien des Algériens. Désigner un ennemi extérieur pour faire diversion sur les problèmes intérieurs est une tactique qui n’a pas généré l’adhésion du peuple algérien. 

Jusqu’où ira la junte militaire pour imposer son agenda au peuple algérien?

Par Mohammed Ould Boah
Le 29/09/2021 à 07h43