Vidéo. "Aji Souwet": la voix des jeunes contre l’abstention

le360

Le 22/12/2020 à 13h37

Vidéo"Aji Souwet", mouvement non partisan et citoyen, a pour vocation de sensibiliser les jeunes au vote et les pousser à s’engager dans la vie politique du Royaume. Initié par de jeunes Marocains, le mouvement a pris forme sur les réseaux sociaux, terrain privilégié des jeunes. Le360 a reçu Ali Taleb, un des co-fondateurs de «Aji Souwet».

Pour Ali Taleb, étudiant en médecine et cofondateur de ce mouvement né sur les réseaux sociaux, les partis politiques, à travers leurs programmes et leurs secrétaires généraux, ne s’adressent pas assez à la jeunesse. 

Le mouvement "Aji Souwet" appelle avant tout le gouvernement à prolonger le délai d’inscription aux listes électorales, pour que les jeunes puissent s’inscrire et prendre part aux prochaines échéances électorales, trois scrutins étant prévus en 2021: les législatives, ainsi que les élections communales et régionales. Les dernières élections ont en effet été marquées par un faible taux de participation (de l'ordre de 42% du corps électoral) et seuls 7% des 18-25 ans s’étaient inscrits sur les listes électorales.

C’est ce constat qui a poussé les jeunes à l’origine du mouvement "Aji souwet" à lancer cette initiative, appelant les jeunes à se mobiliser et s’engager dans la vie politique du pays, via les urnes.

"Il existe beaucoup de préjugés sur la vie politique au Maroc, les jeunes pensent souvent que les hommes politiques sont inaccessibles ou les jugent incompétents, affairistes ou encore corrompus. Ce que nous voulons, c’est que les jeunes s’impliquent dans la vie politique du Royaume et nous sommes convaincus que ça ne se fera que par les urnes", explique Ali Taleb, cofondateurs du mouvement "Aji Souwet". 

Pour Ali Taleb, les jeunes semblent ne plus croire en la politique et pensent que le changement est impossible. 

C’est cette idée préconçue que le mouvement "Aji Souwet" veut casser en appelant la jeunesse à cesser de "critiquer pour critiquer" et à prendre leur vie en main.

"Cette idée est venue du constat qu’aujourd’hui, nous critiquons un peu trop, il y a trop de critiques sur les réseaux sociaux, trop de «mèmes» sur la vie politique au Maroc, parce que les jeunes pensent que le changement est inaccessibles. Face à cela, nous nous sommes dit qu’il fallait saisir [l'opportunité] au lieu de ne faire que regarder et critiquer et que le changement ne pouvait venir que de nous. Pour impacter les jeunes nous avons décidé d’investir le seul terrain où les jeunes sont présents massivement, à savoir les réseaux sociaux", exlique Ali Taleb. 

Présent sur Twitter, Facebook et Instagram, "Aji Souwet" connaît un vrai engouement, qui a surpris ses jeunes fondateurs. Plusieurs influenceurs et influenceuses ont partagé le spot vidéo d’"Aji Souwet", qui, en quelques jours, a cumulé plus de 75.000 vues sur les réseaux sociaux. 

"Nous avons été surpris par cet engouement mais cela nous a conforté dans ce que nous pensions en lançant le mouvement. Quand nous entendons que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique, c’est faux. C’est ce qui nous encourage à persister, nous espérons que le mouvement prendra plus d’ampleur. Notre action continue sur les réseaux sociaux et dès que la campagne de vaccination contre la Covid-19 commencera à porter des résultats, nous iront à la rencontre des jeunes dans les écoles, les universités pour les sensibiliser à l’importance du vote et de la vie politique", explique l’étudiant en médecine.

Par Mehdi Heurteloup et Khadija Sebbar
Le 22/12/2020 à 13h37