L’Audience nationale de Madrid, tribunal qui tient déjà en mains de lourds dossiers de crimes de guerre, tortures, viols, etc. contre le chef du Polisario, Brahim Ghali, a ouvert, mardi 23 mai, le procès d’un Sahraoui originaire des camps de Tindouf, poursuivi pour «actes de terrorisme» et «partage de la propagande jihadiste» sur les réseaux sociaux.
Détenteur de la nationalité algérienne, le concerné, M.A.M. de ses initiales et répondant au pseudonyme d’Ismail, a été interpellé en mars 2022 par la police espagnole.
Son arrestation est le fruit de l’étroite coopération en matière de sécurité entre Rabat et Madrid. En effet, c’est grâce à des informations fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) à son homologue espagnole que ce terroriste a été arrêté et confondu quant à son affiliation à Daech.
Lire aussi : Accord d’association Maroc-Royaume-Uni: la cinglante, et irrévocable, gifle de la justice britannique au Polisario
Cette coopération sécuritaire est un exemple, entre autres, de l’importance du rôle que joue le Maroc dans la lutte contre le terrorisme non seulement sur son territoire, mais aussi en Europe et au-delà.
Il s’est aussi avéré que le mis en cause entretenait des liens étroits avec l’ancien membre du Polisario devenu chef de Daech au Sahel, Adnane Abou El Walid Essahraoui, ex-émir de l’«Etat islamique au grand Sahara» (EIGS), abattu dans une frappe de l’armée française au Mali en août 2021.
Adnane Abou El Walid Essahraoui était le nom de guerre de Lehbib Ould Ali Ould Joumani, né en 1973 à Lâayoune, au Sahara marocain, et qui a fait ses armes au sein des milices du Polisario à Tindouf, avant de devenir chef de la branche de Daech au Sahel.
Lire aussi : Ecarté par Brahim Ghali, un dirigeant du Polisario maintenu à son poste en Europe par la junte algérienne
Selon la presse espagnole, l’affaire de ce terroriste sahraoui détenteur d’un passeport algérien «a des ramifications dans un autre pays européen, où l’un de ses acolytes de nationalité algérienne a été interpellé».
Cette dernière interpellation, ajoutée à l’actuel procès à Madrid du terroriste sahraoui, contre lequel le parquet espagnol a requis quatre ans et demi de prison ferme, mettent une nouvelle fois à nu les liens qu’entretiennent les milices du Polisario, sous protection du régime algérien, avec les différentes branches terroristes qui essaiment et ensanglantent le Sahel en particulier et l’Afrique subsaharienne en général.