Abus de confiance, trafic d’influence, enrichissement illicite, délit d’initié, corruption. Tel est le lourd lot d’accusations proférées par un membre du mouvement Unicité et réforme (MUR), ossature idéologique et bras théologique du parti de la Justice et du développement (PJD), à l’encontre des dirigeants du parti. «Certains leaders du parti n’agissent que pour améliorer leur situation sociale et économique, promouvoir et régulariser leur fonction au lieu d’œuvrer pour les intérêts des citoyens et le respect du contrat conclu lors des campagnes électorales», a révélé ce membre du MUR et du PJD sur les réseaux sociaux. Et ce membre, proche des ministres du gouvernement d’El Othmani, d’ajouter que «certains dirigeants, des responsables de la gestion de la chose locale et des membres des cabinets des ministres du PJD se sont rapidement enrichis et possèdent aujourd’hui des villas, des fermes, des appartements de luxe et de luxueuses voitures». Pire encore, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 3 novembre, «ces membres du PJD sont devenus des lèche-bottes qui œuvrent et manœuvrent pour plaire à leurs maîtres en vue de servir leurs propres intérêts».
Ce membre du MUR dénonce donc ouvertement ces pratiques malsaines qui battent en brèche le projet sociétal auquel il avait contribué, selon ses propos sur les réseaux sociaux. Cet état de fait, a-t-il ajouté, serait à l’origine des surprises survenues au sein du PJD, des départs massifs du parti et d’une déstabilisation de la formation politique dans la région de Kénitra. Ces derniers temps, fait d'ailleurs savoir le quotidien, les critiques à l’encontre des dirigeants du parti, à Kénitra, se multiplient, accusant les responsables de dérailler du projet du parti, en s’intéressant uniquement à leurs propres intérêts et à ceux de leurs familles par la création de sociétés, l’enrichissement illicite et le déménagement de zones populaires vers les quartiers chics.
Les publications de ce membre du MUR, largement partagées sur les réseaux sociaux, ont eu un effet déstabilisateur au sein du parti. Ce qui a amené «certains leaders mis sur la sellette à faire miroiter la carte de l’expulsion du parti de toute personne qui les accuse, laissant entendre qu’ils porteraient l’affaire devant la justice pour semer la terreur chez les auteurs de ces publications». Autant dire que le parti de la Lampe va de mal en pis. Et c’est «un témoin de l’entourage qui a témoigné».