Enrichissement illicite: des élus et des agents d’autorité dans le viseur de l’Intérieur

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Revue de presseKiosque360. L’inspection générale de l’administration territoriale vient d’ouvrir une enquête sur les agissements douteux de certains élus et agents d’autorité dans des zones industrielles clandestines, l’habitat anarchique ou le détournement de projets de l’INDH.

Le 19/10/2018 à 21h01

Le phénomène des zones industrielles clandestines dans la région de Casablanca, les dysfonctionnements entachant des programmes de recasement des bidonvillois, l’habitat anarchique et le détournement de projets lancés et financés par l’Initiative du développement humain (INDH) sont au centre d’une enquête diligentée par le ministère de l’Intérieur.

Selon le quotidien Al Massae, qui se penche sur ce sujet dans son édition du week-end des 20 et 21 octobre, cette enquête supervisée par le wali de l’inspection générale de l’Administration territoriale (IGAT), Zineb El Adaoui, mettra à nu l’implication de certains élus et agents d’autorité, qui mettent à profit ces phénomènes pour s’enrichir illicitement et rapidement.

Dans la région de Casablanca, les sources du quotidien s’interrogent sur l’ampleur du phénomène des usines clandestines et des dépôts sauvages qui pullulent dans la province de Médiouna, notamment dans les zones d’Oued Hassar et Sidi Hajjaj. En effet, précisent les sources du quotidien, des activités industrielles y sont exercées en violation flagrante des lois en vigueur, sans aucune protection sociale et sécuritaire pour les ouvriers et les riverains et sans qu' aucun sou n'ait été versé au fisc.

Sur le même registre, le quotidien Assabah rapporte dans son édition du même week-end que l’inspection générale de l’Administration territoriale se penche sur l’examen des déclarations du patrimoine de certains gouverneurs et agents d’autorité, accusés d’avoir mis à profit leur autorité et leur pouvoir pour s’enrichir.

Les sources du quotidien font savoir que certains responsables sont devenus propriétaires de lotissements, de voitures luxueuses et même d’entreprises, enregistrées au nom de leur épouse, leurs enfants et leurs proches. Et de préciser que l’IGAT coordonne avec la Cour des comptes, l’agence nationale de la conservation foncière et de la cartographie et les services des impôts en vue de relever la traçabilité des biens des responsables mis sur la sellette.

L’enquête ouverte concerne également les projets financés par l’Initiative nationale de développement humain pilotés par des associations ayant des connexions avec des élus et des agents d’autorité. Ainsi, ces projets sont confiés à des entreprises particulières liées à ces agents pour servir un fichier électoral. Le chantier semble énorme et des têtes tomberont. C’est dire qu’un véritable assainissement est en vue.

Par Mohamed Younsi
Le 19/10/2018 à 21h01