Le projet ambitieux de la construction d’un tunnel reliant le Maroc à l’Espagne à travers le détroit de Gibraltar semble sérieusement relancé, après l’appel d’offres initié par le gouvernement espagnol pour la location de quatre sismomètres.
Bien que ce projet soit gigantesque et qu’il soit considéré comme l’un des plus grands défis de l’ingénierie de l’histoire moderne, les gouvernements des deux pays sont déterminés à aller de l’avant dans le but de le réaliser, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 4 décembre.
Le projet est d’ailleurs entré dans ses phases d’exécution, avec l’entame d’études effectives et expérimentales.
Le gouvernement espagnol vient en effet de procéder à la location de quatre sismomètres, d’une valeur de 488.000 euros, dans le but d’étudier le fond marin du détroit de Gibraltar.
La Société espagnole d’études pour la communication fixe à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) a indiqué qu’il était nécessaire de fournir ces sismomètres de fond marin pour une opération de recherches sismotectoniques.
Celle-ci sera exécutée dans un laps de temps de six mois, dès la livraison des appareils à l’Institut royal et à l’Observatoire de la Marine à San Fernando (près de Cadix).
La visite au Maroc d’Oscar Puente, ministre espagnol des Transports, au mois de mars dernier, avait permis de contribuer au renforcement de la détermination des deux pays à réaliser ce projet, qui avait été relégué aux oubliettes de longues années durant, avant de se retrouver à être exhumé.
Le ministre espagnol avait, à cette période, insisté sur tout «l’intérêt que les entreprises espagnoles portent à la participation à la construction de ce tunnel, qui pourrait provoquer de profondes transformations dans les relations commerciales, et faciliter le flux des marchandises entre l’Europe et l’Afrique».
Au cours de cette rencontre, les deux parties ont discuté de la planification de la prochaine réunion du comité mixte hispano-marocain, dont la principale mission serait de définir la portée du projet, de même que les phases de son exécution.
La solution retenue pour ce projet est un tunnel d’une distance de 42 kilomètres, dont 27,7 km seraient sous-marins, reliant Punta Paloma (en Espagne) à Punta Malabata (au Maroc), un tracé qui facilite les travaux de construction et permet d’en réduire les coûts.
Le tunnel serait composé de trois tubes, dont deux consacrés au transport ferroviaire des passagers et des marchandises, le troisième étant réservé aux services et à la sécurité.
La SECEGSA a indiqué à ce propos que le tunnel pourrait devenir opérationnel au cours des décennies 2030 à 2040, indique Al Ahdath Al Maghribia.
Dès 1980, l’Espagne et le Maroc avaient signé un accord sur un projet de liaison fixe reliant l’Europe à l’Afrique, qui avait par la suite permis d’initier deux entreprises nationales, la SECEGSA, pour l’Espagne, et la Société nationale d’études du détroit de Gibraltar (SNED), pour le Maroc.