1- Les victoires diplomatiques marocaines se succèdent à un rythme impressionnant. On apprend chaque jour qu’un nouveau pays vient s’ajouter à ceux qui reconnaissent désormais la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes. Au cours des dernières semaines, le Ghana, le Paraguay, le Cambodge, la Pologne, la Belgique ont rejoint une liste qui ne cesse de s’allonger. Le conflit artificiel créé il y a un demi-siècle autour de l’ex-Sahara espagnol par un colonel libyen, Kadhafi, et un colonel algérien, Boukherouba (dit Boumediene), unis par leur détestation paranoïaque du Maroc, est donc en bonne voie de résolution; mais c’est dans le sens inverse de celui dont rêvaient les deux soudards: il n’y aura pas d’État-croupion à leur service, qui couperait le Maroc de son prolongement vers l’Afrique subsaharienne.
C’est un échec monumental pour la diplomatie algérienne. Même Moscou, l’allié traditionnel, prend ses distances avec la stratégie perdante de Tebboune et de ses prédécesseurs (sauf Boudiaf– mais ils l’ont vite assassiné…).
2- Il est alors légitime de se poser cette simple question: pourquoi la diplomatie algérienne a-t-elle perdu cette bataille? Elle avait pourtant engrangé des succès impressionnants dans les années 70/80. Rappelons à ceux qui l’auraient oublié que même la Yougoslavie et l’Inde reconnaissaient à l’époque la fantomatique RASD! La réponse tient en deux mots: l’argent et l’idéologie. La déroute actuelle de Tebboune et de ses chefs galonnés est due à l’évaporation de ces deux armes fatales.
«La diplomatie algérienne a donc perdu la partie parce que ses deux seules armes –l’argent et l’imposture idéologique– se sont enrayées»
3- Commençons par l’argent. En ces années-là, les diplomates algériens avaient l’habitude de débarquer dans les capitales africaines avec des mallettes bourrées de dollars. La rente des hydrocarbures assurait un flot de devises qui servait à corrompre des chefs d’État, des ministres, des députés… Quelques millions de dollars contre la reconnaissance de la RASD, c’est-à-dire une simple signature tracée au stylo Bic en bas d’un bout de papier. C’est ainsi qu’Alger avait réussi à faire entrer la RASD dans ce qui s’appelait alors l’OUA (Organisation de l’Unité africaine).
Mais aujourd’hui? Imagine-t-on un diplomate algérien se présentant chez un dirigeant européen avec une valise dérobée chez Tati et dont s’échappent quelques banknotes? On le mettrait dehors à coups de bottine dans les fesses. Ce genre de «diplomatie» n’opère plus.
4- Quant à l’idéologie, l’Algérie a longtemps fait croire aux naïfs qu’elle était un pays «révolutionnaire», «progressiste», etc. Autant de mots vides qui ont fait illusion autrefois mais qui ne trompent plus personne aujourd’hui. Un géronte galonné qui tient d’une main le pays à la gorge et de l’autre agite dans tous les sens une pathétique marionnette en civil, le mal-nommé Tebboune, c’est ça, la révolution?
L’accaparement de la rente du pétrole et du gaz par une caste militaro-affairiste qui en accorde quelques miettes au peuple, sous forme de «transferts sociaux», pour qu’il ne se révolte pas, c’est ça, le progressisme? Les récalcitrants sont jetés en prison, les jeunes cherchent à fuir le pays dans des embarcations de fortune, au péril de leur vie… C’est ça, le socialisme?
Et de toute façon, le camp socialiste n’existe plus. La Russie est aujourd’hui un pays d’économie libérale et la Chine, qui compte plus de milliardaires que l’Amérique, a adopté le capitalisme d’État. Dans le camp où prétend se tenir Alger, il ne reste plus que l’Érythrée, Cuba et la Corée du Nord. Ce n’est pas avec ce genre d’alliés que les diplomates algériens vont faire des miracles…
5- La diplomatie algérienne a donc perdu la partie parce que ses deux seules armes –l’argent et l’imposture idéologique– se sont enrayées. Avec ses deux pistolets inutiles pendouillant au bout de ses bras ballants, le cow-boy Tebboune n’a plus qu’à baisser son pantal…, pardon: son pavillon.











