L’histoire tient en haleine les médias espagnols, depuis dimanche 22 décembre, quand une jeune sahraouie, à peine majeure, débarque à l’aéroport international de Barcelone, en provenance des camps de Lahmada-Tindouf. "L’étrange visiteuse était munie de faux documents de voyage", constatent d'emblée les services de la PAF (Police aux Frontières). Alerte, puis surgissent tout au moins deux questions: comment l'intéressée a-t-elle pu déjouer la vigilance des pourtant très stricts dispositifs de contrôle algériens, embarquer à bord de l’avion qui devait la conduire à Barcelone, sans susciter le moindre soupçon? Comment a-t-elle pu échapper au regard de ses matons tindoufiens, mais aussi et surtout à une situation qui rappelle atrocement celles vécues par les femmes au Moyen-Âge?
Voilà, le mot est lâché. La jeune miraculée avait un choix sur deux: la mort ou un mariage «arrangé» avec un vieux, comme le lui aurait ordonné son père, plus soucieux par l’argent que par la dignité (et l’avenir) de sa fille! «Mon père m’avait menacé de mort si je n’acceptais pas le mariage», a-t-elle relaté à nos confrères espagnols accourus, ce jour-là, à l’aéroport international de Barcelone, où des acteurs associatifs espagnols les avaient aussi rejoints pour s’enquérir et porter assistance à la jeune rescapée de l'infamie.
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Une Sahraouie à la fleur de l’âge vendue par son père à un ogre sexuel, de plusieurs décennies l'aîné de sa fille, moyennant une contrepartie financière, voilà qui devrait nous ramener à la tristement célèbre époque d'esclavage, s’écrient nos confrères ibériques, en réaction à l’émouvante odysée de cette jeune sahraouie qui devient une véritable affaire d’opinion publique.
Une histoire qui ne tient pas du simple fait divers et à laquelle il faut surtout s’abstenir d’infliger un traitement purement et durement sécuritaire. La police espagnole l’a compris, heureusement d'ailleurs; mieux, elle a décidé d'agir en conséquence, après que la jeune victime sahraouie ait formulé une demande d’asile politique. «La demande d’asile présentée par la jeune fille a été refusée dans un premier temps, mais après examen du dossier, elle a été admise samedi dernier», rapporte «20 Minutos», indiquant que l’avocat de la victime, Natàlia Castellano, avait déposé un recours auprès du ministère de l’Intérieur tout en demandant une protection à la Cour européennne des droits de l’Homme.
Aux dernières nouvelles, la jeune fille, qui affirme avoir été aidée par sa mère pour fuir le "goulag" de Tindouf, aurait maintenant quitté «le service des rapatriés» en attendant qu’une suite favorable soit donnée à sa demande d’asile politique.
Une suite favorable certes vivement sollicitée, mais qui ne doit pas occulter le destin affreux réservé à bien d'autres filles sahraouies réduites à l'état d'esclavagisme sexuel dans la "république" de la "Jahilyia"!