"Je ne comprends pas que ma fille soit séquestrée depuis dix-sept mois, alors que d'autres cas sont réglés en une semaine", s'indigne le père de Maloma, une jeune Espagnole d'origine sahraouie. L'homme peste contre le gouvernement Rajoy qu'il accuse d'avoir "échoué" à libérer sa fille adoptive, interdite de retour à Séville où elle résidait avant d'être kidnappée en décembre 2015 et séquestrée à Tindouf.
Lors d'une conférence de presse, organisée jeudi 11 mai à Séville, le père adoptif a demandé au gouvernement Rajoy "une action décisive" auprès du Front Polisario, pour obtenir la libération de sa fille adoptive, rapporte l'agence de presse espagnole, EFE.
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A cette occasion, José Morales, qui est apparu avec sa femme, Carmen de Matos, a diffusé un enregistrement audio des conversations que le couple a eues dernièrement avec sa fille adoptive, notamment celle où Maloma leur explique avoir été contrainte de ne pas les inviter à Tindouf pour son mariage; mariage "arrangé" pour l'empêcher de retourner à Séville, sa ville d'adoption.
A la question de savoir si elle souhaite rejoindre ses parents adoptifs, elle aurait répondu, selon l'enregistrement diffusé aux journalistes espagnols: "Que je le veuille ou pas, cela ne dépend pas de moi". C'est dire à quel point la jeune séquestrée est déchirée entre l'obligation de rester à Tindouf, prison à ciel ouvert, et l'espoir improbable de pouvoir rejoindre un jour la ville qui l'a adoptée dès ses premiers pas, Séville.
Même déchirement vécu par la famille Morales, qui ne sait plus à quel "saint" se vouer pour retrouver sa fille adoptive.
En avril 2016, l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Margallo, avait convoqué à son siège, la représentante du Polisario, la dénommée Khira Bullahi Bad, pour lui signifier "l’exaspération de Madrid quant au maintien en séquestration de Maloma Morales".
Un an plus tard, la victime n'arrive toujours pas à rejoindre sa famille adoptive en Espagne.
Le cas Maloma en rappelle douloureusement plusieurs autres, notamment ceux de Najiba Mohamed Belkacem (23 ans) et Daria M'barek Salma (27 ans), toujours empêchées de rejoindre leurs villes d'adoption respectivement Huelva et Ténérife, aux îles Canaries.